Donald Trump a indiqué qu’il ne « souhaitait pas parler » à son homologue chinois. Des propos qui accentuent les craintes sur l’économie et pèsent sur les actions, les investisseurs s’inquiétant du risque d’une nouvelle guerre commerciale.
Le torchon brûle plus que jamais entre Pékin et Washington, alors que Donald Trump a évoqué la possibilité de rompre toute relation avec la Chine. Le président américain, qui souhaite enchaîner sur un second mandat, a affirmé jeudi qu’il ne souhaitait pas, « pour le moment », parler à son homologue chinois Xi Jinping, se disant « très déçu » par l’attitude de Pékin face au coronavirus. « J’ai une très bonne relation (avec lui) mais pour le moment, je ne veux pas lui parler », a déclaré M. Trump sur Fox Business.
Interrogé sur les différentes mesures de rétorsion qu’il pourrait envisager, il est resté évasif, tout en se montrant menaçant : « Il y a beaucoup de choses que nous pourrions faire. Nous pourrions rompre toute relation ». « La publication des inscriptions américaines au chômage avec des chiffres pires qu’attendu » et « la rhétorique de plus en plus hostile des Etats-Unis envers la Chine » ont incité les investisseurs à se délester d’actions considérées comme risquées, estime Fawad Razaqzada, analyste de Think Markets.
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« (Si nous devions rompre toute relation), que se passerait-il ? On économiserait 500 milliards de dollars si on rompait toute relation », a asséné le milliardaire républicain. « Ils aurait pu l’arrêter (le virus) en Chine, d’où il est venu. Mais cela ne s’est pas passé comme ça », a encore dit le président américain, qui avait fait de la bonne santé de l’économie l’un de ses principaux arguments de campagne.
Les premières puissances économiques du monde sont engagées dans une escalade verbale à l’issue incertaine. Des sénateurs de son camp républicain, très remontés contre Pékin, ont présenté mardi une proposition de loi qui donnerait au président le pouvoir d’imposer des sanctions à la Chine si elle ne contribuait pas en toute transparence à faire la lumière sur l’origine de la maladie. Washington a accusé mercredi Pékin de tenter de pirater la recherche américaine sur un vaccin contre le nouveau coronavirus.
« Les tentatives de la Chine pour cibler les secteurs (de la santé et de la recherche) représentent une menace grave pour la réponse de notre pays au Covid-19 », a prévenu la police fédérale (FBI). La Chine a vivement dénoncé cette « diffamation américaine ». « La Chine est à la pointe de la recherche en matière de vaccins et de traitement contre le Covid-19. De ce fait, elle a plus de raisons que quiconque de se méfier du vol d’informations sur internet », a souligné Zhao Lijian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
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Pékin affirme avoir transmis le plus vite possible toutes les informations à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à d’autres pays, dont les Etats-Unis. Interrogé sur les éventuelles preuves dont il disposerait permettant de démontrer que le virus provenait d’un laboratoire de Wuhan, M. Trump s’est montré beaucoup moins catégorique que par le passé, semblant même faire machine arrière. « Nous avons beaucoup d’informations (…) Mais vous savez, le pire de tout, que le virus soit venu du laboratoire ou des chauve-souris, c’est qu’il est venu de Chine et qu’ils auraient dû l’arrêter ».