Sa mort et son enterrement sous la boue ont suivi de près son dernier repas. Ce serait un des facteurs expliquant la superbe conservation du contenu de son estomac, révélé dans une étude de la Royal Society Open Science. Environ 110 millions d’années avant notre ère, cet ankylosaure de plus d’une tonne a savouré ses dernières feuilles. Des fougères.
« La découverte du contenu de l’estomac préservé réel d’un dinosaure est extraordinairement rare, et cet estomac récupéré du nodosaure momifié par l’équipe du musée est de loin l’estomac de dinosaure le mieux préservé jamais trouvé à ce jour » s’extasie Jason Jim Basinger, coauteur de l’étude. Fournissant enfin des indications sur les espèces végétales que les grands dinosaures herbivores consommaient. À côté d’une large majorité de fougères, dont 88% de feuilles et quelques tiges et brindilles, Borealopelta markmitchelli aurait complété son repas par des cycadales, des feuilles de conifères, et des pierres de gésier, avalées par certains herbivores pour faciliter la digestion.
« Il y a beaucoup de charbon de bois dans l’estomac, provenant de fragments de plantes brûlées, ce qui indique que l’animal broutait dans une zone récemment incendiée » détaille Cathy Greenwood. « Cette adaptation à une écologie du feu est une nouvelle information. Comme les grands herbivores vivants aujourd’hui, l’orignal et le cerf par exemple, et les éléphants d’Afrique, ces nodosaures auraient façonné la végétation du paysage par leur alimentation, en maintenant probablement des zones plus ouvertes par leur pâturage. »