Ce militant, parlementaire américain élu depuis 1986 à Atlanta, était un ancien compagnon de route de Martin Luther King. Il a succombé vendredi à un cancer du pancréas.
C’était un pionnier des droits civiques aux Etats-Unis. L’Américain John Lewis est mort à l’âge de 80 ans, a annoncé, vendredi 17 juillet, la Chambre des représentants dont il faisait partie. Ancien compagnon de route de Martin Luther King, ce militant qui prônait la non-violence a été parlementaire pendant des décennies. Atteint d’un cancer du pancréas, il avait néanmoins participé à Washington, en juin, à la mobilisation du mouvement Black Lives Matter contre les discriminations raciales, après la mort de George Floyd aux mains de la police à Minneapolis.
Fils de métayers, cet Afro-Américain était à 21 ans l’un des plus jeunes Freedom Riders (« Voyageurs de la liberté ») qui ont combattu la ségrégation dans le système de transport américain au début des années 1960. Il est devenu l’une des voix les plus respectées du pays pour la justice et l’égalité. John Lewis avait failli plusieurs fois succomber sous les coups de la police, notamment en 1965 sur le pont Edmund Pettus, à Selma, en Alabama, où il menait une marche pacifiste de plusieurs centaines de militants contre la discrimination raciale. En 2015, pour célébrer le cinquantenaire de ce « Dimanche sanglant », il avait repassé le pont au côté du président Barack Obama.
« L’un des plus grands héros de l’histoire américaine »
« Aujourd’hui, l’Amérique déplore la disparition de l’un des plus grands héros de l’histoire américaine », a réagi la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, dans un communiqué (en anglais). Elle décrit John Lewis, démocrate comme elle, comme « un titan du mouvement des droits civiques dont la bonté, la foi et la bravoure ont transformé notre nation ». Parlementaire depuis 1986, il incarnait « la conscience du Congrès », selon l’expression de Nancy Pelosi.
Les hommages sont également venus du camp républicain, avec notamment Mitch McConnell, président du Sénat, qui a loué ce « pionnier des droits civiques qui n’a pas hésité à mettre sa vie en jeu pour combattre le racisme, promouvoir l’égalité des droits et placer notre nation en accord avec ses principes fondateurs ».
En France, Emmanuel Macron a également salué, samedi, la mémoire du militant américain, qu’il a qualifié de « héros » dans un tweet.