Quand l’État, pour faire appliquer les mesures de confinement, a décrété un couvre-feu, des jeunes se sont rebellés et nous avons vu des mouvements de révolte avec des attaques contre les force de l’ordre;
Quand l’État a restreint la liberté de circulation pour circonscrire le périmètre de propagation du virus, des citoyens se sont livré à un trafic d’un autre genre, pour se déplacer impunément en essayant d’échapper à la vue des gendarmes;
Quand l’État a demandé la fermeture des lieux de prière pour faire respecter les mesures et protéger les plus vulnérables, des hordes de populations se sont levées, parfois sous l’instigation d’activistes fanatisés, pour exiger leur ouverture;
Enfin quand le ministre de la Sante a fait valoir les risques de contamination, en demandant aux populations d’éviter les déplacements pendant la Tabaski, des prêcheurs, imbus d’on ne sait quelle science, se sont opposés à cette décision, en la combattant et en la dénonçant, faisant appel à leur foi en Dieu.
C’est collectivement que nous portons la responsabilité de ce qui nous arrive. L’État a fait tout ce qu’il avait à faire et qui relève de ses missions regaliennes. Nous lui avons opposé notre liberté de culte, notre liberté de mouvement.
Des innocents sont en train de mourir, contaminés par des inconscients. Les statistiques sont immuables : à partir de 70 ans, 9 personnes atteintes sur 10 meurent du Coronavirus. Quel que soit leur pays, leur région et quel que soit leur Dieu.