Pour Biden, le comportement de Trump lors du premier débat est « une honte nationale »
Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a qualifié le comportement de Donald Trump lors du premier débat chaotique pour la présidentielle américaine du 3 novembre de « honte nationale ».
Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a affirmé mercredi que le comportement de Donald Trump lors du premier débat chaotique pour la présidentielle américaine du 3 novembre était une « honte nationale ».
« Peut-être que je ne devrais pas dire cela mais la façon dont le président des Etats-Unis s’est conduit, je trouve que c’est une honte nationale », a déclaré l’ancien vice-président américain lors d’une étape de campagne à Alliance, dans l’Ohio.
Paris Match |
Lors du débat, Donald Trump s’est une nouvelle fois refusé à s’engager à reconnaître une défaite éventuelle. Ni de condamner les suprémacistes blancs qui le soutiennent.
«Il y a des gens bien des deux côtés», disait Donald Trump dès 2017, après le rassemblement de suprémacistes blancs et de néo-nazis à Charlottesville, en Virginie. Trois ans plus tard, et alors que le FBI a désigné le suprémacisme blanc comme un risque de terrorisme intérieur, le président américain se refuse toujours à condamner ces groupes. Il est même allé plus loin, mardi soir, lors du premier débat présidentiel face à Joe Biden, en appelant à un groupe d’extrême droite qui promeut la violence : «Les Proud Boys -mettez vous en retrait et tenez vous prêts [Stand back, stand by, NDR]. Quelqu’un doit faire quelque chose à propos de l’antifa et de la gauche. Ce n’est pas un problème de droite. C’est la gauche», a-t-il estimé, alors que le journaliste Chris Wallace lui demandait s’il était prêt à appeler certains de ses partisans armés à «ne pas ajouter davantage de violences», évoquant la situation à Kenosha, où un adolescent pro-Trump de 17 ans a tué deux personnes lors de manifestations après que Jacob Blake, un Afro-Américain de 29 ans, a reçu sept balles dans le dos tirées par un officier de police.
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Une mention qui a ravi les Proud Boys. Sur un canal privé sur la messagerie Telegram, certains membres s’en sont félicités : «Le président Trump a dit aux proud boys de se tenir prêts car quelqu’un doit s’occuper de l’ANTIFA… et bien monsieur! Nous sommes prêts!!», a écrit Joe Biggs, un des dirigeants du groupe. «Je me tiens prêt, monsieur», lui a répondu son comparse Enrique Tarrio. «Trump leur a en gros dit d’aller se faire foutre! Ça me rend si heureux», a renchéri Joe Biggs. Le logo du groupe, les initiales «PB» entourées d’un laurier, portent désormais les mots de Donald Trump : «Stand Back, Stand By». Un tshirt avec ce dessin est mis en vente par l’organisation d’extrême droite.
« Il va y avoir de la fraude comme vous n’en avez jamais vu »
L’inquiétude est forte car, depuis des mois, Donald Trump instille l’idée que l’élection pourrait être truquée à cause du recours au vote par correspondance -et ce sans la moindre preuve. En raison de ce mode de scrutin, le résultat pourrait ne pas être connu le soir-même, faisant craindre des débordements violents, notamment parmi ces groupes armés. Mardi, le président sortant a de nouveau refusé de dire clairement qu’il reconnaîtrait le résultat du vote : «Il va y avoir de la fraude comme vous n’en avez jamais vu. Il se peut qu’on ne connaisse pas [le résultat] pendant des mois car ces bulletins vont être partout», a-t-il martelé, rappelant les dernières semaines de la campagne 2016. Il avait déjà fait part de soupçons de fraude électorale, que sa victoire au collège électoral n’avait apaisés : il avait accusé des «millions d’électeurs illégaux» d’être responsables de sa défaite au vote populaire.
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Il a appelé ses soutiens à «surveiller de très près» le vote et le dépouillement : «J’encourage mes partisans à aller dans les bureaux de vote et à surveiller de très près. Car c’est ce qui doit arriver. Je les encourage à le faire.»