Dans le bras de fer entre le Parlement, dominé par les conservateurs, et le président Hassan Rohani, sur l’approche à adopter face aux Occidentaux après la victoire du démocrate Joe Biden, favorable au retour des États-Unis dans l’accord nucléaire, c’est la ligne dure qui semble l’avoir emporté. Le président Rohani semble en perte de vitesse.
Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Après plusieurs jours de bras de fer entre le pouvoir exécutif et le Parlement, le Conseil suprême de la sécurité nationale, qui réunit les plus hauts responsables politiques et militaires du pays, a pris fait et cause en faveur du Parlement qui a voté une loi sur la question nucléaire.
Paradoxalement, ce Conseil est présidé par le président Hassan Rohani qui avait critiqué la loi. Partisan d’une position souple, Hassan Rohani a multiplié les signes d’ouverture depuis la victoire de Joe Biden favorable au retour des États-Unis dans l’accord nucléaire et la levée des sanctions américaines imposées ces dernières années. Mais le président élu américain veut durcir les conditions de l’accord nucléaire de 2015 et limiter le programme balistique de Téhéran. Pour les conservateurs, proche du guide suprême, il n’en est pas question.
La loi votée par le Parlement oblige le gouvernement à reprendre l’enrichissement à 20 % et installer des centrifugeuses ultra-modernes, ce qui est contraire à l’accord nucléaire.
Selon cette loi, si les pays occidentaux ne prennent pas des mesures concrètes d’ici deux mois pour permettre à l’Iran d’avoir des relations bancaires normales avec le reste du monde et d’exporter son pétrole, Téhéran va réduire sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.