L’Église catholique perd 90 millions d’euros : « On va peut-être devoir, ici ou là, fermer des églises », redoute la conférence des évêques de France

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Portrait du Pape François © Malick MBOW
Portrait du Pape François © Malick MBOW

À cause des deux confinements et de la baisse des offrandes, les paroisses ont perdu, au total, 40% de leurs ressources. Le foncier est la première charge de l’Église.

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Une messe célébrée dans l'église d'Objat, en mai 2020. (NICOLAS BLANZAT / FRANCE-BLEU LIMOUSIN)
Une messe célébrée dans l’église d’Objat, en mai 2020. (NICOLAS BLANZAT / FRANCE-BLEU LIMOUSIN)

En raison des deux confinements successifs mis en place en raison de l’épidémie de Covid-19, l’Église catholique a perdu 90 millions d’euros, ce qui représente 30 à 40% de ses ressources. Elle lance donc un appel aux dons « par SMS, vous composez le 92 377. Vous pouvez donner 5,10, 20 euros, tous les dons sont importants », a expliqué ce mercredi sur franceinfo Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France. « Il va falloir faire des économies et fermer peut-être, ici ou là, des églises qui ne sont pas très fréquentées ou regrouper des églises », annonce Ambroise Laurent.

franceinfo : L’église a donc perdu 90 millions d’euros à cause des deux confinements, c’est une somme importante ?

Ambroise Laurent : L’Église ne vit que de dons et c’est un petit budget. Si l’on prend le poker en ligne et les paris hippiques en ligne, c’est plus que le budget de l’Église de France. Mais là, avec le confinement, les églises fermées, les églises sans messes, sans possibilité de se rassembler pour louer le seigneur, il n’y a pas de dons, il n’y a pas de quêtes, il n’y a pas d’offrandes de messes, il n’y a pas d’ offrandes de baptêmes, de mariages ou de confirmations.

La conséquence c’est aussi dans les paroisses, il y a moins 40% [d’offrandes] à Créteil, moins 50% à Coutances, moins 35% à Quimper et donc au total, effectivement, il nous manque en cette fin d’année 90 millions d’euros.

Ambroise Laurent

à franceinfo

Comme les églises étaient fermées au premier confinement et sans possibilité de messes au second confinement, ça touche tout le monde, qu’on soit au nord, au sud, ou dans l’Outre-mer. Tous, on est traités de la même manière.

Et avec quelles conséquences sur l’activité de l’Église catholique pour les semaines et les mois qui viennent. Est-ce que vous allez devoir faire des économies de coûts ?

Alors c’est clair qu’on va devoir faire des économies. Mais la première chose qu’on fait, c’est qu’en ce mois de décembre, les fidèles et puis tous ceux pour qui l’Église a un sens se sont lancés dans la mobilisation pour donner au denier. Le denier, c’est la manière d’aider l’Église et tous les dons sont les bienvenus. Et on note déjà que le denier progresse. Le premier objectif c’est d’effacer une partie de cette perte et de compenser en donnant au denier afin de permettre aux paroisses de redémarrer en 2021 leurs activités. On ne vit que de dons. Soit les dons sont liés à l’acte liturgique et c’est ce qu’on a évoqué. Les quêtes par exemple. C’est vraiment l’expression même de sa prière et indissociable du don, le don à l’église et le don aux pauvres. Et sans ça, c’est le denier. Donc, il n’y a pas 36 solutions si vous voulez aider l’Église. Vous pouvez donner et on vient de mettre en place pour les plus jeunes, mais aussi pour les autres, un don par SMS. Vous composez le 92 377. Vous pouvez donner 5,10, 20 euros. Tous les dons sont accueillis, tous les dons sont importants.

Ce n’est pas compensé, si vous n’arrivez pas justement à supporter ces pertes, qu’arrivera-t-il ?

On va y arriver, figurez-vous. On va arriver à combler tout le trou. C’est clair, mais après, on va faire des économies sur l’immobilier. Vous savez que la principale charge de l’Église, ce ne sont pas les traitements des prêtres qui gagnent moins de 1 000 euros par mois. Ce n’est pas grand-chose. Et si ce n’est pas non plus les salaires des 8 000 laïcs qui travaillent dans les églises comme sacristain, comme catéchiste et dans les services paroissiaux et diocésains. 40% des charges, c’est l’immobilier. Toutes les communes sont devenues en 1905, propriétaires des églises.

Après, il y a eu tout un développement démographique, dans les villes et les banlieues, et il a fallu construire des églises. Et donc, c’est ça la première charge de l’Église.

Ambroise Laurent

à franceinfo

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