Une ville, une architecture : la Barcelone de Gaudí

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Antoni GAUDI© Malick MBOW

<p> Comme le Sénat dans les Jardins du Luxembourg, la Salamandre en mosaïques est indissociable du Parc Güell. Plus qu’une statue, un véritable monument.</p><br>

 

Intrinsèquement liée à Antoni Gaudí, la capitale catalane regorge de bâtiments imaginés par le maître de l’Art Nouveau. Colorées et anticonformistes, les créations de l’architecte sont l’une des composantes essentielles de Barcelone.À Paris, il y a la Tour Eiffel. À New York, l’Empire State Building. À Londres, Big Ben. Chaque grande ville a son bâtiment emblématique, riche d’histoire(s) et envié dans le monde entier. Si on devait juger une cité en fonction du gigantisme de son édifice patrimonial, alors il y aurait beaucoup de choses à dire sur Barcelone. Lorsque l’on évoque la capitale catalane, il semble impossible de ne pas citer la mythique Sagrada Familia ou « Cathédrale des pauvres », édifice religieux dont les nombreuses tours gothiques regardent la ville de haut. Particularité notable, l’édifice religieux, dont la construction a démarré au XIXème siècle, est toujours en travaux puisqu’inachevé. Son architecte, Antoni Gaudí, n’a pas eu le temps de voir l’aboutissement de ce qui fut le chantier de sa vie puisque renversé par un tramway en 1926.Le nom de Gaudí se confond avec celui de Barcelone. L’architecte, chef de file du modernisme catalan, a marqué de son empreinte la capitale catalane. Si on le connaît surtout comme l’homme derrière la Sagrada Familia, il a également été à l’origine de nombreux chantiers qui ont changé le visage de Barcelone. Contrairement à sa rivale Madrid, cité royale regorgeant de bâtiments historiques, la métropole méditerranéenne apparaît comme plus insolite. Un sentiment qui s’explique en partie par son architecture. Ici, l’art du contraste est cultivé entre les bâtiments. Les édifices austères du quartier gothique et de sa majestueuse cathédrale côtoient la modernité des constructions d’architectes contemporains comme Jean Nouvel et sa fameuse Torre Agbar. Mais aussi et surtout Antoni Gaudí, dont les bâtiments qui portent sa signature bordent les emblématiques ramblas, l’avenue incontournable de la ville.Couleurs et courbes sinueusesCe qui fait l’ADN du travail d’Antoni Gaudí ? Certainement son refus des codes et sa manière de brouiller les pistes. Tantôt gothiques, tantôt débordantes de couleurs, ses réalisations donnent une image hybride à Barcelone. Au cours de sa carrière (qui s’étend du début des années 1880 à sa mort en 1926), l’architecte a signé une dizaine de grands projets à Barcelone. Dans le cœur de la ville, il a apporté une dose inattendue de modernité avec ses différentes « casas ». La Casa Vicens, sa première grande création, est un intriguant mélange de briques et de glaçure. S’il semble encore respecter la ligne droite et les normes architecturales de l’époque, on perçoit chez l’artiste une volonté de bousculer les codes où se croisent le courant de l’Art Nouveau (dont il sera l’un des ambassadeurs) avec des influences néomauresques et baroques.Dans la suite de sa carrière, Gaudí continuera d’aller toujours plus loin dans ses propositions esthétiques. Au début du XXème siècle, il va réaliser deux chefs-d’œuvre en un temps rapproché. En 1904, il s’attelle à la réalisation de la Casa Batlló, édifice tout en longueur et en mosaïques de couleurs, qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère décalée du Parc Güell, alors en cours d’aménagement à cette époque. Puis, l’année suivante, en 1905, il propose un autre bâtiment aux Barcelonais. La Casa Milà, plus sage et moins voyante que la Casa Batlló, semble obéir aux mêmes règles architecturales. Aux lignes droites, Gaudí préfère des courbes arrondis et même ondulantes. Un parc et une cathédraleLes deux plus gros projets de Gaudí pour Barcelone sont naturellement les plus célèbres lorsque l’on pense à son travail. Le Parc Güell, dont les travaux d’emménagement se sont échelonnés sur quatorze ans (de 1900 à 1914), domine la ville. Plus qu’un parc, c’est un vaste espace dans lequel se déploie le talent de Gaudí à travers différentes réalisations iconiques comme la salamandre en mosaïques ou le banc ondulant.Décédé à l’âge de 73 ans, Gaudí a véritablement assisté à la transformation de Barcelone. S’il a pu être témoin de l’aboutissement de ses nombreux chantiers, il en reste un dont il n’a pu voir qu’un pan de la construction : la Sagrada Familia. Toujours en travaux aujourd’hui, l’édifice religieux doit être terminé pour 2026, c’est-à-dire pour le centenaire de la mort de l’architecte. En attendant ce point final, le monument continue d’attirer et d’intriguer des touristes du monde entier, venus découvrir une Barcelone modernisée et sublimée par Gaudí.

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