Vote au Congrès, manifestation : la dernière croisade de Donald Trump à Washington

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La Maison Blanch Trumpe©Malick MBOW

Alors que certains républicains entendent contester la victoire de Joe Biden, mercredi au Congrès, des milliers de supporters de Donald Trump vont manifester à Washington.

Donald Trump lundi soir en meeting en Géorgie.
Donald Trump lundi soir en meeting en Géorgie. (Reuters)
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C’est une croisade vouée à l’échec que s’apprêtent à livrer Donald Trump et certains de ses plus fervents supporters. Mercredi, alors que le Congrès devra entériner la victoire de Joe Biden, des élus républicains comptent s’opposer aux résultats dans au moins six Etats-clés, selon l’un des meneurs de cette fronde institutionnelle, le représentant d’Alabama Mo Brooks : le Michigan, le Wisconsin, la Pennsylvanie, la Géorgie, l’Arizona et le Nevada. Comme Donald Trump, ces républicains dénoncent des fraudes que personne n’a encore pu prouver. La justice a d’ailleurs rejeté la quasi-totalité des plaintes déposées depuis le scrutin.

Une stratégie vouée à l’échec

Sous l’égide du vice-président Mike Pence, aussi président du Sénat, les deux chambres se réuniront à 13 heures, heure locale, pour dépouiller les bulletins de vote des grands électeurs. Traditionnellement, ce processus prend une demi-heure environ, mais ce ne sera vraisemblablement pas le cas cette année. Comme l’autorise la loi, les élus du Congrès peuvent s’opposer au résultat de chaque Etat par écrit. Si au moins un représentant et un sénateur soutiennent cette démarche, les deux chambres se réunissent alors séparément pour débattre et voter dans un temps imparti de deux heures maximum.

Pour qu’un résultat soit rejeté, il faut que les deux chambres soutiennent cette initiative. Or la Chambre des représentants est à majorité démocrate et pourra faire barrage à toutes les tentatives d’obstruction. De plus, certains élus républicains devraient aussi s’opposer à la contestation des résultats. Le chef de file des sénateurs républicains, Mitch McConnell, a par exemple demandé à ses troupes d’admettre la victoire des démocrates. Le Congrès validera donc la victoire de Joe Biden, c’est une certitude, mais la question est de savoir combien de temps cela lui prendra.

Trump maintient la pression

Qu’importe, Donald Trump a choisi de contester jusqu’au bout les résultats de l’élection, qu’il juge « truquée ». Le 21 décembre, il a donc réuni des élus républicains à la Maison-Blanche pour coordonner l’offensive du 6 janvier.

Selon Mo Brooks, ils seraient des « dizaines » à vouloir conduire la fronde au Congrès mercredi. Certains d’entre eux l’ont déjà fait savoir sur Twitter ou dans les médias.

Donald Trump maintient depuis plusieurs semaines la pression sur ses troupes pour s’assurer de leur loyauté. Ces derniers jours, il a aussi mis en garde Mike Pence : « J’espère que notre grand vice-président ne nous décevra pas », a-t-il lancé. « S’il nous déçoit, je l’aimerais moins », a-t-il ajouté. Mais faute de majorité dans les deux chambres, Mike Pence pourra difficilement faire autrement qu’entériner la victoire de Joe Biden.

Une manifestation autour du Capitole

Alors pour pouvoir poursuivre son obstruction, Donald Trump a aussi appelé ses supporters à se réunir dans les rues de Washington. Lundi, il a partagé ce clip vidéo pour inciter à la mobilisation :

Plusieurs proches du président américain devraient prendre la parole, notamment George Papadopoulos, ancien conseiller de campagne, et Roger Stone, allié de longue date, qui ont tous deux été récemment graciés après avoir été condamnés dans l’affaire russe.

Les Proud Boys, un groupe d’extrême-droite qui conteste la victoire de Biden depuis plusieurs semaines, seront aussi de la partie. « Nous serons incognitos et nous nous déploierons dans le centre-ville de Washington en petits groupes », a indiqué leur leader. De quoi inquiéter les autorités américaines.

« Des menaces de violence », « des stratagèmes pour faire entrer des armes » et « des appels à la mise en place d’un ‘campement armé' » ont proliféré sur Internet, écrit le Washington Post. Or la manifestation doit se tenir aux abords du Capitole, où se réunit traditionnellement le Congrès. Le chef de la police de Washington a donc déclaré à la presse qu' »aucune violence ne serait tolérée ».

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