Un dessin, des excuses et une démission. Le caricaturiste Xavier Gorce a annoncé ce mercredi matin sa décision «de cesser de travailler pour le Monde». Dans l’édition datée du 19 janvier de la newsletter matinale Le Brief du monde du quotidien, le créateur des «Indégivrables» a publié un dessin, relatif au mouvement actuel sur les questions d’inceste créé par l’affaire Olivier Duhamel, qui a suscité une vive polémique dans les réseaux sociaux. Une petite pingouin demande à un pingouin plus âgé : «« Si j’ai été abusée par le demi-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? »
Un «dessin qui n’aurait pas dû être publié», a fait savoir quelques heures plus tard la directrice de la rédaction du Monde. Estimant que le dessin en cause pouvait être interprété «comme une relativisation de la gravité des faits d’inceste, en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes transgenres», Caroline Monnot conclut : «Le Monde tient à s’excuser de cette erreur auprès des lectrices et lecteurs qui ont pu en être choqués. »
Après ces excuses, qui ont elles-mêmes suscité l’indignation des défenseurs de la caricature de presse, Xavier Gorce a finalement annoncé sur Twitter et Facebook qu’il cessait de travailler pour Le Monde. «Décision personnelle, unilatérale et définitive. La liberté ne se négocie pas. Mes dessins continueront», tonne le dessinateur.
Interrogé par Le Point après les excuses publiques de son employeur, Xavier Gorce, qui travaille pour Le Monde depuis 18 ans, avait pourtant assuré : «Je n’ai jamais eu de dessin censuré et j’ai toujours bénéficié d’une grande liberté. Je suppose que ce dessin a dû être jugé correct avant sa publication, sinon il ne serait pas passé… À l’heure qu’il est, le dessin est toujours sur le site et je refuse de parler de censure. En revanche, que le journal s’excuse pour l’un de mes dessins, c’est une première.» Au sujet de son dessin, le caricaturiste estime qu’il «a été mal compris, il est pourtant clair. C’est une ironie sur les propos d’Alain Finkielkraut qui s’interrogeait sur le fait de savoir ce qu’était l’inceste, comme si cela pouvait amoindrir la faute morale…»
Ce nouvel épisode d’un journal qui revient sur le choix d’une publication sous la pression des réseaux sociaux s’inscrit dans un contexte tendu depuis les attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Dans un passé récent, un titre comme le New York Times a notamment annoncé, en juin 2019, après la publication d’une caricature jugée antisémite, renoncer à publier des dessins dans son édition internationale, comme c’est le cas de l’édition américaine.
! À défaut de pouvoir empêcher les nouveaux bigots d’imposer leur étroitesse d’esprit, leur mentalité de grenouille de bénitier à la société, qu’au moins ils ne régentent pas votre vie et le plus précieux, votre créativité.
! Contrairement à ce que vous affirmez, les maires ont bel et bien dû acheter eux-mêmes les seringues, les aiguilles et les compresses pour les centres de #vaccination ! Voici toutes mes factures : où puis-je vous les envoyer ?!