En effet, le chiffre d’affaires des agences est fortement impacté par la crise sanitaire et le double confinement que le pays a connu en 2020. Parmi les 3.833 réponses obtenues au questionnaire qui leur a été envoyé, 68% des agences déclarent qu’elles finissent l’année en recul par rapport à 2019. Pour 12%, cette baisse sera supérieure à 50%. Et ce, détaille l’étude, « de façon assez similaire quel que soit leur mode d’exercice ou leur taille ».
Les deux tiers des agences déclarent une baisse des démarrages de chantiers
En 2020, l’activité des agences est en baisse, au même titre que le chiffre d’affaires. Le démarrage de nouveaux chantiers en suivi marque ainsi le coup, avec une baisse constatée pour 66% des agences. Le démarrage de nouvelles études est lui aussi en baisse, et ce pour 61% des agences. Dans ce contexte, les perspectives d’activité pour 2021 s’annoncent à la baisse pour 60% des agences. Les auteurs de l’étude notent que « les agences fortement impactées en 2020 ont une vision très pessimiste de 2021 : pour 79% d’entre elles, l’activité 2021 sera en baisse. Par contre, les agences qui ont connu une hausse d’activité en 2020 ne sont que 15% à entrevoir une baisse en 2021 ».
L’enquête offre également une photographie de la santé financière des agences, interrogées sur l’état de leur trésorerie. Au global, 18% des agences déclarent n’avoir aucune trésorerie (29% des plus petites et 9% des plus grandes). 31% des agences déclarent posséder trois mois de trésorerie (24% des plus petites et 38% des plus grandes). 25% des agences déclarent posséder six mois ou plus de trésorerie (18% des plus petites et 35% des plus grandes)
Les marchés publics, un besoin vital, mais surtout pour les grandes agences
Le Cnoa relève que les statistique de la Maf, qui ont d’ailleurs fait l’objet d’une analyse dans le document Archigraphie publié en décembre dernier, qui dresse le portrait-robot de la profession, « montrent que les marchés publics représentent aujourd’hui 26,1% des travaux réalisés par les architectes ». 47% des agences n’interviennent pas en marchés publics. Ce taux s’élève à 67% sur le segment des plus petites agences alors qu’il n’est que de 24% sur les plus grandes. 98% des agences exercent en marchés privés. Pour 72% des plus petites les marchés privés représentent entre les trois quarts et 100% de l’activité, alors que cette proportion ne s’applique qu’à 35% des plus grandes agences.
L’enquête apporte aussi des informations sur le profil des agences qui interviennent dans le secteur du logement, et plus particulièrement du logement social. On constate que le logement est réalisé par 35% des agences ; mais seules 18% des plus petites agences interviennent dans ce secteur alors qu’elles sont 74% de la catégorie des plus grandes agences. Parmi les agences qui interviennent en logement social, il représente plus de la moitié de l’activité pour 31% d’entre elles.
Enfin, les agences ont été interrogées sur le type de missions sur lesquelles elles interviennent. Les auteurs constatent que pour 40% des libéraux et des petites agences la moitié des missions s’arrêtent au permis de construire, alors que ce n’est le cas que pour 7% des plus grandes agences. Le phénomène inverse s’observe pour les missions complètes : elles représentent plus de la moitié de l’activité de 79% des plus grandes agences et 43% des plus petites.
L’espoir serait pour la fin 2021
Les résultats de cette enquête révèlent un fort impact de la crise sanitaire sur l’activité des agences en 2020. Rares sont celles qui ne sont pas touchées par une baisse d’activité et de revenus, les plus petites agences subissant le choc le plus important. Pour 2021, la majorité des agences manque de visibilité et peu nombreuses sont celles qui comptent sur une activité soutenue dans les mois qui viennent.
Mais le président de l’Ordre veut croire que « fin 2021 puis en 2022, les nouvelles équipes au sein des collectivités seront en capacité de lancer de nouveaux programmes. Le secteur de la maîtrise d’œuvre, et particulièrement de l’architecture, devrait alors pleinement profiter du rebond économique d’autant que la crise aura permis l’émergence de besoins nouveaux, comme la transformation de nos lieux de soins et de travail, le changement d’usage des locaux ».