L’ancien président des États-Unis prône plus de responsabilité chez les entreprises de réseaux sociaux face à ce qu’il considère comme le « plus grand danger actuel pour la démocratie ».
Les réseaux sociaux sont une « foire d’empoigne », a regretté l’ancien président américain Barack Obama sur France Inter lundi 8 février, estimant par ailleurs que « le pouvoir des mots a été compromis par le changement du paysage médiatique ». Invité de l’émission Boomerang d’Augustin Trapenard à l’occasion de la sortie du premier tome de ses mémoires Une terre promise aux éditions Fayard, il attaque également son successeur Donald Trump et l’accuse de mensonges.
L’ancien chef d’État, prix Nobel de la paix en 2009, note que sur « le millier de plateformes » existantes en ligne, « il n’y a plus de règles convenues sur ce qui est vrai et faux ».
Et donc vous avez pu voir un président, Donald Trump, qui n’a pas été inquiété pour avoir menti tout le temps.
Barack Obama, 44e président des États-Unis
à France Inter
Il s’agit pour Barack Obama du « plus grand danger actuel pour la démocratie ». L’ancien chef d’État en profite pour lancer un appel : « Nous devons être vigilants et faire mieux, travailler plus dur et ne pas tenir la démocratie pour acquise. »
Pour faire face à ce danger, Barack Obama souhaite que les entreprises de réseaux sociaux soient « responsables de la manière dont nous faisons la différence entre réalité et fiction. Entre ce qui est une opinion et ce qui est manifestement vrai. » Il compare notre époque à celle où le nombre de chaînes de télévision et de radio était encore limité sans pour autant prôner un retour en arrière. « Nous ne pourrons pas revenir à une époque où il n’y avait que quelques arbitres de la vérité, à moins de recourir à un modèle à la Chinoise, ce qui serait très dangereux. Le remède serait pire que le mal », déclare-t-il.
Plus de proximité entre les dirigeants et les gens
Dans cet entretien Barack Obama fait également un plaidoyer en faveur de personnalités politiques plus proches des citoyens. Il raconte ainsi son expérience à la Maison Blanche où avec sa femme Michelle, ils plaisantaient sur le fait que si les gens voyaient qu’il ne suspendait pas ses vêtements ou s’ils voyaient que ses filles le taquinaient à table, il perdrait beaucoup de son lustre et de son prestige en tant que président. « Nous avons tendance à mettre nos dirigeants sur un piédestal, à créer une distance et ce que je veux faire c’est suggérer que dans une démocratie nous devons réduire cette distance », assure Barack Obama. Il poursuit : « Notre salut ne vient pas d’un seul grand dirigeant qui est extraordinaire et qu’il faut suivre aveuglément. Mais plutôt d’une citoyenneté bien informée à laquelle nous participons tous. »
Cette interview de Barack Obama est la seule donnée à une radio en France.