Covid-19 : Didier Raoult met en cause… la consommation de chicha
Par LePoint.fr
Quand d’aucuns pointent du doigt les écoles, le travail en présentiel ou les rassemblements privés dans la propagation de l’épidémie de Covid-19, Didier Raoult interpelle sur une pratique à laquelle on pense bien moins souvent. « L’usage commun des chichas […] représente un danger », a-t-il notamment indiqué, mardi 2 mars, dans une vidéo publiée sur YouTube par l’IHU Méditerranée Infection de Marseille.
« Je n’avais pas réalisé l’ampleur qu’a prise la consommation de chicha dans nos pays européens. Je crois qu’en France, au moins la moitié des jeunes ont déjà fumé au moins une fois la chicha », a expliqué le célèbre microbiologiste français, évoquant un « truc dégueulasse ».
« Si on se passe ce truc dans lequel il y a de la salive, y compris si on change l’embout, c’est un modèle expérimental extraordinaire pour transmettre une maladie respiratoire », a encore développé le médecin, soulignant que « le départ de l’épidémie en juillet a été plus particulièrement chez les jeunes alors qu’avant et après, ça a été chez les sujets plus âgés. » Or, « on voit que c’est cette tranche d’âge, les 25-45 ans, dans laquelle il y a eu une explosion du nombre de cas » l’été dernier, a-t-il poursuivi, ajoutant : « Il y a eu un facteur de risque qui est particulier à cet âge-là et qu’on ne trouve pas dans les autres infections respiratoires et qui est nouveau. »
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Le Parisien, de son côté, rappelle un avis du Haut Conseil de la santé publique datant de décembre dernier. Il y affirme avoir « constaté qu’il n’existe pas d’études scientifiques ayant spécifiquement démontré que la fumée et l’aérosol de cigarettes/cigares/pipes/chicha augmenteraient le risque de transmission du Sars-CoV-2 entre deux fumeurs ou un fumeur et un non-fumeur. »
Néanmoins, peut-on aussi lire, « par la pratique du tabagisme (regroupement physique, retrait du masque, partage d’objet et des cigarettes), le risque de contamination entre fumeurs peut être plus élevé qu’entre non-fumeurs ». Le 15 janvier 2021, un autre avis du Haut Conseil de la santé publique confirmait ces observations, même si Éric Billy, chercheur en immuno-oncologie, souligne, pour le journal francilien, que le nombre de cas de contamination liés à la chicha « reste minime ».