L’ÉGALITÉ DE GENRE DOIT ÊTRE PORTÉE PAR DES MESSAGES ADAPTÉS AU CONTINENT AFRICAIN (SPÉCIALISTE)

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L’ÉGALITÉ DE GENRE DOIT ÊTRE PORTÉE PAR DES MESSAGES ADAPTÉS AU CONTINENT AFRICAIN (SPÉCIALISTE)
L’ÉGALITÉ DE GENRE DOIT ÊTRE PORTÉE PAR DES MESSAGES ADAPTÉS AU CONTINENT AFRICAIN (SPÉCIALISTE)
 Le combat pour l’égalité de genre en Afrique doit être mené avec des messages auxquels les femmes africaines sont plus sensibles, le mouvement ‘’Me Too’’ par exemple n’ayant pas eu l’impact attendu sur le continent, préconise la spécialiste en genre Yaye Ramatoulaye Dièye.
‘’Je pense que le débat sur le féminisme se pose de plus en plus. Certaines écoles revendiquent un féminisme ‘africain’ qui serait plus conforme à nos valeurs et cultures sans pour autant cautionner les traditions patriarcales qui empêchent les femmes de s’épanouir sur différents plans et de jouir de leurs droits, ou qui perpétuent des pratiques néfastes ou discriminatoires’’, a-t-elle soutenu.
‘’Il faut aussi dire que le mouvement ‘Me Too’ est né en Occident et n’a pas eu une véritable ampleur à mon avis, car il porte sur les abus sexuels encore tabous dans nos sociétés’’, fait valoir la spécialiste sénégalaise dans un entretien avec l’APS, en perspective de la commémoration de la Journée internationale de la femme.
Elle évoque le hashtag #vraiefemmeafricaine de l’Ivoirienne Bintou Mariam Traoré, qui ‘’ironise sur les clichés’’ subis par les femmes ‘’sur ce que doit ou ne doit pas faire une femme africaine et qui contribuent à réduire ses expressions, parce qu’on a peur qu’elle prenne trop d’espace, qu’elle prenne trop confiance en elle, qu’elle devienne trop indépendante’’.
‘’Ces clichés traduisent en réalité la peur de la société de voir cette force intrinsèque s’exprimer’’, soutient Yaye Ramatoulaye Dièye, conseillère régionale au bureau régional du Programme alimentaire mondial pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
C’est dire que ‘’le combat pour l’égalité devrait être porté par les femmes africaines, avec des messages auxquels nos sœurs sont plus sensibles et qui leur permettent de dénoncer leurs maux’’, ajoute l’ancienne spécialiste genre à la Commission de l’Union africaine, à Addis-Abeba.

‘’Mesures de restriction’’

Le mouvement ‘’Me Too’’ est parti d’une campagne de soutien aux victimes d’agressions sexuelles aux Etats-Unis pour devenir une prise de conscience internationale sur le harcèlement sexuel, qui s’est transformée en un véritable mouvement social féminin du XXIe siècle.

Interrogée sur les conséquences du Covid-19 sur les droits et la santé des femmes, Yaye Ramatoulaye Dièye a répondu : ‘’Il est vrai que le fait d’avoir mobilisé les établissements de santé pour gérer la pandémie a par ailleurs réduit l’offre de services de santé en général, et de la santé de la reproduction en particulier.’’
‘’La pandémie a perturbé les chaînes d’approvisionnement de contraceptifs, entre autres. A cela s’ajoutent les mesures de restriction et, dans certains contextes, les risques de violence qui limitent les déplacements des femmes pour des soins’’, a ajouté Mme Dièye.
De même, fait-elle remarquer, la peur de contracter le Covid-19 et de se voir stigmatiser en se rendant dans les centres de santé ont également empêché de nombreuses filles et femmes d’honorer des rendez-vous prénataux et postnataux.
‘’Il faut aussi rappeler que le Covid-19 arrive dans un contexte où la santé de la reproduction, malgré de nombreux progrès, reste inaccessible pour beaucoup de femmes, non seulement du fait de l’offre, mais à cause du patriarcat qui entoure et entrave les droits des femmes de faire leur propre choix en matière de reproduction’’, conclut Yaye Ramatoulaye Dièye.
source : APS

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