Les ministères de l’Urbanisme et de l’Environnement ont installé mercredi le jury de 17 membres, qui supervisera le concours pour l’aménagement du « parc forestier urbain de Dakar-Yoff » et sélectionnera les meilleures oeuvres à soumettre aux autorités
Le gouvernement sénégalais a indiqué mercredi lancer un concours international pour la réalisation d’un parc urbain dans une capitale trop cruellement dépourvue d’espaces verts pour atténuer les effets d’une urbanisation galopante.Le président Macky Sall a ordonné en juillet 2020 de réserver 10 hectares, sur les 600 que compte l’ancien aéroport de Dakar en cours de réaffectation, à la création d’un tel parc. C’est beaucoup trop peu, disent ceux qui aspirent à plus d’oxygène dans la capitale mangée par le béton. Les ministères de l’Urbanisme et de l’Environnement ont installé mercredi le jury de 17 membres, qui supervisera le concours pour l’aménagement du « parc forestier urbain de Dakar-Yoff » et sélectionnera les meilleures oeuvres à soumettre à la décision des autorités, dit un communiqué ministériel. Le projet proposera un « aménagement paysager durable » et la création de « nouveaux équipements structurants de sport, de loisirs, d’éducation et de service ».L e vainqueur sera choisi en fonction de son originalité, de son esthétique, de son insertion dans le paysage urbain et de son coût. Le communiqué ne précise aucune échéance.
Métropole de plus de 3,5 millions d’habitants, soit près du quart des plus de 16 millions de ce pays pauvre, Dakar, en constante expansion, n’abrite que de rares espaces verts que lorgnent des promoteurs immobiliers à l’appétit féroce. Les Dakarois disposent des côtes de l’Atlantique, mais celles-ci sont en voie de bétonisation et de privatisation, et l’accès y est de plus en plus restreint. Autrefois appelée Cap-Vert en raison de la luxuriance de sa végétation, la presqu’île et ses alentours sont de plus en plus congestionnés et pollués.
Les 600 hectares de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor représentent une rare trouée dans le tissu urbain. Reconverti en aérodrome militaire depuis la mise en service fin 2017 d’une nouvelle infrastructure à une cinquantaine de km de Dakar, le lieu est sous-exploité et en voie de réassignation. Cette réserve de terrains avait donné à un collectif l’idée de transformer le site en Central Park local, en référence au parc qui s’étend sur plus de 300 hectares à New York. Le collectif avait recueilli des milliers de signatures et signifié sa déconvenue devant les dimensions retenues par la présidence, équivalant à une vingtaine de terrains de football.