TAM_TAM-EDITORIAL: DR. CHEIKH KANTE Ministre d’Etat, Envoyé Spécial du Président de la République du Sénégal

Date:

Portrait de Cheikh KANTE - Ministre en charge du suivie du PSE © Malick MBOW
Portrait de Cheikh KANTE – Ministre en charge du suivie du PSE © Malick MBOW

Tout juste nommé ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du PSE, mon premier réflexe fut de mesurer l’impact des progrès économiques et sociaux, suite au début d’exécution des différents programmes du premier Plan d’Action Prioritaire (PAP) du PSE. L’initiative avait pour objectif fondamental d’apprécier la qualité de vie des populations, à travers des enquêtes d’opinions recueillies auprès d’une palette d’habitants. Il s’agissait de confronter les investissements réalisés par les différents gouvernements avec la perception des citoyens sénégalais, afin de mieux comprendre leurs attentes et leurs priorités, et d’obtenir des informations précieuses pour l’élaboration et l’évaluation des politiques publiques.

 

TAM_TAM-EDITORIAL: DR. CHEIKH KANTE Ministre d’Etat, Envoyé Spécial du Président de la République du Sénégal

 

Les disparités statuaires, arbitraires, despotiques et rigides, fondamentalement étudiées par les sociologies universelles, sans aucun doute, ont toujours été à la base des inégalités et de la pauvreté, particulièrement en Afrique. Plusieurs logiques de confrontations intellectuelles, et politiques, sont la source de dynamiques politico-idéologiques qui ont engendré des discours, des attitudes et des combats politiques multiples. Les approches occidentalo-centrées ont souvent conduit à plusieurs définitions de la pauvreté, ainsi qu’à des modèles de structures sociales tenant compte des dimensions à la fois politiques, sociales et économiques. En réalité, ces tentatives d’apporter des réponses cohérentes à des questionnements multiples et d’extrême importance, portant sur l’organisation de nos sociétés, ont donné naissance aux idéologies.
Cependant, aucune idéologie n’a pu l’emporter définitivement sur l’autre, d’une manière pleine et entière, dans la mesure où chaque individu se fait sa propre opinion de ces questions existentielles, aussi imprécise et insatisfaisante soit-elle. En effet, les questions qui se posent naturellement à chacun d’entre nous renvoient au régime politique et aux différentes formes de possession. Les régimes politiques incarnent la somme des règles décrivant les contours de la communauté dans son périmètre territorial, les processus de décisions collectives ou individuelles de ses membres, les élections, les droits et rôle des citoyens, des assemblées, des rois, des présidents, des courtisans, et des ministres, entre autres. Les formes de possession, quant à elles, renvoient aux différentes règles de propriétés ou de possessions existantes, et aux mesures légales prévues afin d’y accéder, pour les individus et groupes sociaux vivant dans le périmètre géographique considéré. D’une manière générale, ces possessions peuvent englober la propriété immobilière, l’accès à la terre, aux finances, les possessions matérielles, immatérielles, et minières, les possessions entre nobles et paysans, maîtres et esclaves, salariés et patrons, etc. Par conséquent, chaque régime, quoique inégalitaire, est la conséquence de réponses cohérentes, apportées à la pérennisation d’un régime politique particulier et à son corollaire en terme de régime de propriété.Les modèles économiques, qui naissent de l’interaction de ces deux variables, engendrent, en général, des dispositifs institutionnels, intellectuels, et éducatifs qui organisent les transmissions cognitives et spirituelles au sein de la communauté sociale, même si chaque segment collectif peut avoir son identité particulière. Ces règles communes régulent les familles et les groupes sociaux, les orientations religieuses ( islamique, catholique, protestante, juive ou animiste, entre autres). C’est pourquoi on peut être en accord avec un régime politique, sans accepter son régime de propriété, comme on peut être en phase avec un système fiscal ou éducatif, sans adhérer à une politique publique de répartition de la richesse au sein de la communauté. Cette réalité, même si elle donne l’illusion d’un consensus majoritaire pour une transformation sociétale basée sur une recherche d’équilibre et d’équité, susceptible de garantir la stabilité du pouvoir politique, est souvent la base et la source de conflits idéologiques multidimensionnels. (C’est le cas dans notre pays où le Dialogue National, appelé par le Chef de l’Etat, réunit la presque totalité des courants idéologiques, afin de trouver des solutions communes aux questions qui interpellent la Nation).
Il est très difficile d’analyser les transformations historiques vécues au fur et mesure de la marche des sociétés. Le sujet est, en effet, complexe. Cet éditorial se propose de mesurer les avancées réalisées par notre pays, depuis la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE), qui est la traduction de la vision du Président Macky Sall pour un Sénégal émergent à l’orée de l’année 2035. Déjà en 2017, tout juste nommé ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du PSE, mon premier réflexe fut de mesurer l’impact des progrès économiques et sociaux, suite au début d’exécution des différents programmes du premier Plan d’Action Prioritaire (PAP) du PSE. L’initiative avait pour objectif fondamental d’apprécier la qualité de vie des populations, à travers des enquêtes d’opinions recueillies auprès d’une palette d’habitants. Il s’agissait de confronter les investissements réalisés par les différents gouvernements avec la perception des citoyens sénégalais, afin de mieux comprendre leurs attentes et leurs priorités, et d’obtenir des informations précieuses pour l’élaboration et l’évaluation des politiques publiques.
L’étude avait quatre buts principaux : 1)mesurer les effets des politiques publiques, et plus particulièrement du PSE, sur l’amélioration de la qualité de vie des Sénégalais ; 2) mettre en évidence la perception que les Sénégalais ont de leur qualité de vie sous différents aspects( matériel, financier et éducatif) ; 3) identifier les secteurs contribuant le plus au bien-être des Sénégalais et ceux qui y contribuent le moins ; 4) éclairer les décideurs publics sur les actions à envisager de manière prioritaire, au regard des besoins exprimés par les populations sénégalaises. Réalisée entre le 20 novembre et le 06 décembre 2017, cette étude avait porté sur un échantillon très représentatif de 7619 Sénégalais, issus de toutes les régions du pays. L’option avait été faite sur la méthode des quotas qui avait permis de reproduire, dans l’échantillon final, la structure de la population, selon des critères que l’on juge pertinents et opérationnalisables. Les quotas avaient été définis selon la région, le genre et les tranches d’âge, au regard des derniers chiffres de l’Agence Sénégalaise de la Statistiques et de la Démographie ( ANSD). Au niveau régional, le choix avait été fait d’interroger un nombre suffisamment important de personnes, y compris dans les régions moins peuplées. Cela avait permis de procéder à des analyses régionales approfondies. L’enquête ciblait tout citoyen sénégalais en âge de voter. Les personnes avaient été interrogées en face à face. Les résultats de cette étude ont montré que les Sénégalais interrogés ont, dans leur grande majorité, souligné le sentiment d’une nette amélioration de leur qualité de vie, comparé à la période d’avant 2012, c’est à dire avant la mise en œuvre du PSE. La métamorphose du Sénégal, dans tous les secteurs, était en effet visible. Certains marqueurs sociaux comme le PUDC, la couverture maladie universelle, les bourses de sécurité familiale, PUMA, PROMOVILLE, et la réalisation de multiples infrastructures, avaient commencé à influer positivement sur la qualité de vie des populations. La mise en œuvre du premier PAP avait permis, au cours des années 2014-2018, d’avoir une moyenne de croissance inclusive de 6,2%, couplée à une restauration des équilibres macro-économiques, très positivement appréciée par les partenaires techniques et fi nanciers. Ces bons résultats avaient évidemment permis d’aborder le second Plan d’Action Prioritaire (PAP2) avec beaucoup d’optimisme, et des objectifs clairs de croissance, d’accès universel aux services sociaux de base, d’emplois des jeunes, d’autosuffisance alimentaire, d’éducation et de formation, de santé, de lutte contre le changement climatique, d’économie numérique et d’industrialisation. Pour 2020, la croissance de 6,8% qui était projetée, avait finalement fléchi à 1,1%, du fait de la pandémie de la Covid 19. Le programme de résilience économique et social (PRES), aussitôt mis en place par le Président Macky Sall, a permis d’atténuer les conséquences économiques et sociales graves de cette crise sanitaire inédite, qui n’a épargné aucun pays au monde. Pour évaluer d’une part, l’impact des politiques publiques sur le vécu des populations, à travers la mise en œuvre des projets et réformes phares, mais également les effets et impacts de la pandémie dans la mise en œuvre des dits projets dans les 14 régions du Sénégal, j’ai senti la nécessité de faire une évaluation externe indépendante de la trajectoire du premier PAP. Je voudrais, à ce titre, remercier vivement Monsieur Masakatsu KOMORI, Représentant Résident de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), à qui j’ai exposé l’idée, et qui y a tout de suite adhéré. Le Cabinet Mor Dieng a été choisi, après un appel d’offres lancé sous la supervision de la JICA. Deux approches combinées ont été retenues : une macroéconomique et une microéconomique. La démarche macroéconomique consistait en une analyse du niveau d’atteinte des objectifs de la mise en œuvre du premier PAP, et proposait une simulation de l’impact de la COVID sur l’économie. L’approche microéconomique consistait à : 1) mener une enquête auprès des ménages, des groupements de femmes et de jeunes, d’acteurs du transport, de responsables des communes et services publics régionaux ; 2) mettre en place un modèle d’appariement des scores de propension. L’objectif principal était de réaliser une analyse empirique sur les projets phares du PSE dans la mise en œuvre de sa première phase, et de mesurer l’impact de la pandémie sur lesdits projets. Les objectifs spécifiques étaient d’évaluer l’impact de la pandémie dans la mise en œuvre des projets du PSE ; de mesurer l’impact des projets PSE dans les 14 régions ; d’analyser le niveau de pauvreté des ménages dans les 14 régions du Sénégal, en milieu urbain et rural ; d’analyser la sécurité alimentaire des populations ; d’analyser l’éducation des enfants, la santé des femmes et des enfants, le temps et les coûts de déplacement par moyens de transport. L’analyse de la pauvreté a été faite en appréciant l’évolution du niveau de bien-être des populations sur la période 2014-2018. Pour ce faire, les dépenses de consommation des ménages ont été évaluées sur la période 2001- 2018, et les indicateurs de pauvreté, sur la période 2014 à 2018. Deux approches de la pauvreté ont été utilisées : pauvreté monétaire et non monétaire. La pauvreté monétaire est définie comme l’état d’une personne ne disposant pas de ressources suffisantes pour subvenir à ses besoins essentiels. Pour la mesurer, un indicateur de bien-être et un seuil de pauvreté ont été définis. En 2011, l’indicateur de bien-être est relatif aux dépenses par adulte, et le seuil de pauvreté a été élaboré par la méthode des coûts de base. L’analyse sur la pauvreté objective porte sur l’année 2011. Cependant, pour la perception de la pauvreté ou pauvreté non monétaire, les résultats portent sur la période 2014-2018.

Avant d’aller plus loin, je voudrais repréciser le concept de calcul du taux de pauvreté, qui est égal à la différence entre le seuil de pauvreté absolue et le seuil de pauvreté relative. Le taux de pauvreté, exprimé en pourcentage de la population totale, correspond à la proportion d’individus dont le revenu disponible est inférieur au seuil national de pauvreté, pour une année donnée. La définition relative à la pauvreté variant considérablement selon les instituts statistiques, les comparaisons entre les Etats doivent être opérées avec précaution. En effet, le calcul du taux de pauvreté dépend de la définition du seuil de pauvreté retenue. Le seuil de pauvreté absolue est défini selon le panier annuel de consommation minimale nécessaire à un individu pour satisfaire ses besoins essentiels, par exemple : kcal/jour dans le périmètre d’un Etat déterminé. Cette méthode est notamment employée pour étudier les Etats en développement, bien que certains Etats développés l’utilisent également dans leurs publications statistiques officielles. Par exemple, pour l’ensemble des pays étudiés, la Banque Mondiale retient un seuil de pauvreté absolue de 1,90 USD / jour en 2015, contre 1,25 USD/ jour en 2005. Ce seuil est réévalué chaque année, tenant compte de la parité pouvoir d’achat, permettant de faire des comparaisons entre les Etats, indépendamment de leurs monnaies respectives. Le seuil de pauvreté relative est défini selon un pourcentage du revenu médian national avant impôts, par unité de consommation. Cette méthode est employée par l’Union Européenne, notamment Eurostat. Par convention, le seuil de 60% du revenu médian représente le taux de pauvreté par défaut, et celui de 40%, celui de très grande pauvreté. Cette logique part du postulat que si le revenu de l’ensemble de la population augmente de 10%, alors le revenu correspondant au seuil de pauvreté augmente de 10%. Or, les revenus d’une population n’évoluent jamais d’une manière uniforme. Par exemple pour Eurostat, le seuil de pauvreté relative apparait davantage comme un point de comparaison des bas revenus par rapport aux revenus des autres habitants d’un pays donné, et ne peut, en aucun cas, être considéré comme un indicateur de richesse ou de pauvreté. C’est pourquoi, il faut noter qu’il n’existe pas de méthodologie statistique unique du taux de pauvreté recouvrant l’intégralité des Etats du monde, puisque le seuil de pauvreté absolue traite exclusivement des pays en développement, et le seuil de pauvreté relative est généralement appliqué pour les seuls pays développés, USA et Canada mis à part. Plusieurs méthodes sont souvent utilisées pour mesurer la pauvreté. Entre autres, nous pouvons citer la détermination de « la courbe de l’éléphant », qui indique la croissance du revenu moyen d’un percentile donné entre deux dates, étant entendu qu’un même percentile ne regroupe pas les mêmes personnes aux deux dates, compte tenu de la mobilité individuelle ascendante ou descendante, et des décès et des naissances.

Le coefficient de Gini, qui mesure la distribution de la richesse dans un territoire déterminé, est inventé par l’économiste statisticien Italien Corrado Gini. Son compatriote Vilfredo Pareto, qui a conceptualisé la « loi Pareto », avait matérialisé une vision des inégalités et de leur caractère permanent. La méthodologie utilisée pour cette étude nous paraît pertinente, en ce qu’elle est simple, sans complexifications majeures pouvant faire l’objet de commentaires divergents, selon l’appartenance à telle ou telle école statistique. Elle a consisté, dans un premier temps, à passer en revue un certain nombre d’indicateurs, afin de déterminer les objectifs visés en 2018, puis dans un second temps, elle a analysé l’impact de la COVID-19 sur l’économie sénégalaise et sur la mise en œuvre du PSE. Au plan microéconomique, l’étude a reposé sur une enquête de suivi-évaluation des impacts socioéconomiques des projets PSE dans les 14 régions, auprès d’un échantillonnage de 2010 ménages, 174 groupements de jeunes, 210 groupements de femmes, 170 responsables de communes, et 474 unités de transport. Les déterminants de l’étude peuvent être résumés sommairement selon les axes ci-après :
Une forte progression du PIB réel avec une moyenne de 6,2%, entre 2014 et 2018, soit un taux de réalisation de 78%, par rapport à l’objectif initial de 8%. Le PIB nominal devrait chuter à 1079 milliards de FCFA à cause de la pandémie ; Le taux d’investissement est passé de 25,7% en 2014, à 32,5% en 2018, soit un dépassement de 4,2 points par rapport à l’objectif initial ; L’inclusion financière a connu une augmentation de 24% du nombre de SFD, entre 2014 et 2018, en passant de 2 230 484 à 2766 711 ; Une abondance céréalière qui s’est traduite par une augmentation de 1,588 millions de tonnes, passant de 1,251 millions de tonnes en 2014 à 2, 839 de tonnes en 2018 ; Un déficit budgétaire global de 3,7%, pour un objectif de 3,9% ; Une production laitière, qui a augmenté en volume et en qualité de 244 millions de litres en 2018, soit un niveau d’atteinte de 46% par rapport à l’objectif de 525 millions de litres ; Un accroissement du nombre de touristes, qui a atteint un nombre de 1 500 000 visiteurs en 2018, soit un taux de réalisation de 68%, sur un objectif de 2 200 000 visiteurs ; Une amélioration de la sécurité alimentaire, avec 90,3% des ménages dont le niveau de consommation a nettement augmenté, soit une hausse de 7,2 points de pourcentage, par rapport à 2016 où la proportion était de 83,1% ; Les routes et les pistes de production ont beaucoup augmentées : entre 2012 et 2018, 2800 km de pistes ont été réalisés, soit une progression de plus de 800 km par rapport à l’objectif de 2500 km. Pour ce qui concerne les routes, 1362 km linaires ont été réalisés, soit 763 km de moins par rapport à l’objectif de 2125 km ; Le taux de perception de la pauvreté des ménages a diminué de 4,3% sur la période 2014-2018, passant de 56,6% à 52,3%. Il faut rappeler que l’ANSD avait réalisé, en 2014, une étude sur la pauvreté au sein des ménages : l’enquête « listening to Sénégal » (L2S) estimait le taux de pauvreté à 56,6% ; Entre 2011 et 2018, les dépenses de consommation annuelle par tête de ménage sont passées de 362 063 FCFA à 507 350 FCFA, soit une hausse de 145 287 FCFA en valeur absolue, et de 40,1% en valeur relative ; Cette amélioration du niveau de vie des populations sur cette période est imputable aux différentes réalisations du Gouvernement du Sénégal, rendues possible par la mise en œuvre des programmes du PSE. Ainsi, la perception des ménages sur le niveau attendu et espéré de la pauvreté dans leur environnement s’est révélée très optimiste. En effet, une part très importante des ménages, au niveau national, estime que, dans les cinq prochaines années, la pauvreté va diminuer ou rester stable dans leur communauté : 47,3%, selon les résultats de cette der nière étude, contre 40,4% selon les résultats de l’enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal de l’ANSD de 2011 ; Notre étude montre que plus de sept ménages sur dix (70,3%) ont accès à l’électricité en 2020, soit une hausse de 7,9 points de pourcentage par rapport à l’année 2014. Ce taux était estimé à environ 62,4%, selon l’enquête de l’ANSD (L2S) de 2014 ; Pour l’eau et l’assainissement, l’étude montre que neuf ménages sur dix, soit 88,7%, consomment de l’eau provenant d’une source d’approvisionnement considérée comme améliorée, soit un accroissement de 6,9%, comparé à l’année 2016 où le pourcentage ne dépassait pas 81, 8%, selon l’enquête de démographie et de santé continue (EDS continue 2016) de l’ANSD ;
Sur la période 2011-2020, le niveau d’accès à un système d’évacuation des eaux usées s’est amélioré de 7,9% pour les ménages dirigés par les hommes, et de 16 % pour les ménages dirigés par les femmes ; Sur l’éducation des enfants de 6 à 16 ans, les résultats montrent que 71,7% sont à l’ école primaire, 20,2% sont dans le moyen secondaire, et 8,3% n’ont aucun niveau d’instruction. L’écart d’instruction entre filles et garçons est mis en évidence en faveur les femmes. En effet, 9,6% des garçons, contre 8,2% des filles, n’ont aucun niveau d’instruction. 71,7% des filles, contre 70,4% des garçons, ont atteint le niveau primaire, et environ 20% ont le niveau moyen, quel que soit le sexe de l’enfant ; Pour le transport et le déplacement, les résultats de l’étude montrent qu’au niveau national, plus de neuf ménages sur dix (98,10%) dépensent moins de mille (1000) FCFA pour se rendre à l’école. La proportion pour se rendre à l’hôpital est de 92,78%, et de 98,68% pour aller au marché. Par ailleurs, 97,41% des répondants déclarent mettre moins de 15 minutes pour se rendre à l’école. Cette proportion est la même pour se rendre au marché, et à l’hôpital ou service de santé le plus proche. Cependant, moins d’un ménage met plus de 45 minutes pour se rendre au niveau des services de base susmentionnés. Les dirigeants des groupements de jeunes estiment que les projets PSE ont tous été d’un apport certain, et à différents niveaux. En effet, ils sont 54% à juger que les projets ont été d’un très grand apport, 31% d’un bon apport, et 15% d’un apport moyen. Les projets de l’Etat sont estimés pertinents par 49% des dirigeants des groupements de jeunes, voire très pertinents par 4% des dirigeants. Cependant, 45% les trouvent non pertinents pour leurs localités ; Le niveau d’appréciation des groupements de femmes des projets PSE sont plus ou moins différents des groupements des jeunes. En effet, pour 4% des femmes, les projets ont été d’un grand apport, 47% d’un bon apport, 12% d’un apport moyen, 20% de faible apport, et 18% sans aucun apport. Il ressort de leur appréciation que 55% des dirigeants estiment que les projets ne sont pas pertinents, 40% qu’ils sont pertinents, et 5% très pertinents ; 45,6% des responsables communaux du Sénégal considèrent avoir bénéficié du programme «service universel de l’énergie ». Ils estiment à 2 357 le nombre de villages ou de quartiers bénéficiaires, et le nombre de personnes bénéficiaires à 2 563 394, soit 16,3% de la population en 2018. Le taux de couverture de l’éclairage public, par rapport aux besoins, est inférieur à 25%, dans 43,8% des communes, et supérieur à 75%, dans 7,2% d’entre elles. Il est compris entre 50% et 75% dans 15,1% des communes, et entre 25% et 50% dans 33,9% des communes ; Il ressort aussi des résultats de l’enquête que 19,5% des communes ont bénéficié du projet de « 150-200 » micro-projets de soutien à l’agriculture familiale, 21,0% du projet de mise en place de « 100-150» projets d’agrégation cibles sur les filières HVA et élevage, et 46,4% du projet de construction ou de réhabilitation des routes, pistes et ponts ; Les projets en cours se déroulent normalement pour 56,5% des responsables communaux. Ils sont 32,2% à estimer qu’ils se déroulent normalement, 8,9% à penser qu’ils sont en arrêt momentané, et 1,0% en arrêt définitif. Concernant les raisons de l’arrêt des projets, la pandémie n’est évoquée que par 1% des responsables communaux. En revanche, un responsable sur 2 (50,3%) et un responsable sur 10 (9,1%) estiment que la pandémie aura un grand impact et un très grand impact sur les capacités d’intervention de sa commune ; La programmation annuelle des activités devrait être fortement perturbée par la pandémie, selon 55,6% des responsables communaux, qui pensent qu’elle aura un grand impact sur cette programmation. Pour ce qui est des ressources propres, elles devraient aussi être grandement affectées, selon 56,7% des responsables communaux, en raison des mesures de confinement. D’une manière générale, l’étude renseigne que les trois priorités des ménages restent l’approvisionnement en eau potable, la construction de centres de santé et l’emploi des jeunes. Les projets prioritaires pour les groupements de jeunes sont d’abord l’agriculture, l’élevage et la pêche, ensuite la transformation des céréales, de fruits et légumes, et enfin le tourisme. Pour les groupements de femmes, c’est plutôt la transformation des céréales, des fruits et légumes, ensuite l’agriculture, l’élevage et la pêche, et enfin l’habitat social et l’artisanat. Les priorités des responsables communaux sont l’emploi des jeunes (25,3%), le désenclavement (11,9%), l’assainissement (9,9%), la lutte contre la violence et l’insécurité (4,3%).

Les recommandations issues de l’étude, et qui tiennent compte des priorités exprimées par les ménages, ont fait ressortir les défis du Gouvernement, largement pris en compte dans la stratégie post COVID. Les préoccupations des populations sont ainsi en parfaite adéquation avec les objectifs du PAP2. Le niveau de respect du contrat social et le degré de satisfaction des populations est, assurément, le meilleur gage de la qualité de la relation qui doit exister entre l’Etat et la Société. A ce titre, le Président Sall est, sans nul doute, à l’écoute attentive des préoccupations du peuple sénégalais. Ce pacte social qui lie l’Etat aux populations, à travers un engagement volontaire et réciproque, doit être simultané et irréversible. Le non-respect d’une des parties d’une parcelle de cet engagement peut être source de déséquilibre du système économique et social. Le contrat social, projet à long terme, repose sur le respect des engagements pris par chaque partie et il doit se traduire par une résultante de choix collectifs issus d’un processus démocratique. Il repose ainsi sur des paradigmes nombreux et importants : stabilité politique, confiance dans les institutions publiques, solidarité dans les liens sociaux. Les résultats obtenus, dans le cadre de la mise en œuvre du premier PAP, ont permis au Sénégal d’être considéré comme l’un des pays à croissance rapide de l’Afrique subsaharienne. L’amélioration de plusieurs indicateurs confirme les progrès importants réalisés en matière de bien-être , même si, comme le dit si bien le Chef de l’Etat, ce qui reste à faire est beaucoup plus important que ce qui a été réalisé. La pandémie pourrait ralentir la réalisation de plusieurs projets, en raison de liquidités financières insuffisantes pour financer les priorités post-covid. Cette réalité n’est pas spécifique à notre pays, mais représente un défi pour tous les pays du Continent. Les perspectives offertes par le « New deal», déclinées durant le dernier Sommet de Paris, pourraient constituer une réponse aux urgences qui se posent aux pays africains. Cependant, il est encore temps que les Africains prennent conscience qu’ils doivent au mieux compter sur eux même, et mettre en œuvre l’Agenda 2063. Il nous faut, en effet, réaliser nos grands chantiers économiques et monétaires, qui pourraient seuls nous sortir de la pauvreté institutionnelle que nous vivons. Cette pauvreté qui rejoint quelque part la définition du philosophe Français Michel Onfray, dans son ouvrage « Politique rebelle, Traité de résistance et d’insoumission », Paris Grasset 1997. Onfray distingue trois cercles de pauvreté : le premier qui correspond à celui des damnés (la tribu des mendiants qui ne survit que grâce à l’aumône) ; le second cercle correspond à celui des éprouvés (les malades, délinquants, clandestins et réfugiés); enfin le dernier cercle correspond à celui des exploités (les déplacés, prolétaires et paysans sans terre ou éleveurs sans troupeaux, emplois précaires). L’Afrique a les moyens et le potentiel, pour aller au-delà de cette pauvreté, afin de l’éradiquer du Continent si, forte de ses innombrables richesses et consciente de l’intelligence de ses filles et de ses fils, elle se défaisait des liens qui l’étranglent, et instaurait un ère nouvelle, susceptible de rééquilibrer des coopérations et des relations qui profitent à la fois au Continent, et à ses Partenaires.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

+ Populaires

Articles similaires
Related

FIDAK 2024 en chantiers : Le ministre Serigne Guèye Diop salue les avancées

La 32e édition de la Foire internationale de Dakar...

« L’échappée », la nouvelle émission d’Edwy Plenel

Sortie le 22 nov. 2024 Deux Deux citations introduisent Universaliser...

L’INCONTOURNABLE CHAMBRE-MÉMOIRE DE GERMAINE

https://www.youtube.com/watch?v=oCQTVlujaFk&t=160s Marraine du Dak’art 2024, Germaine Anta Gaye reconstitue l’art...
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit