Une étude publiée ce mardi 23 juin relève que les souffrances psychiques se détectent plus facilement dans le milieu professionnel. Principal motif avancé: la libération de la parole.
Le burn-out n’est plus vraiment un mal invisible et caché. C’est en tout cas ce que montrent les résultats d’un travail mené par l’Institut national de veille sanitaire (INVS) et publié mardi 23 juin dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Le nombre de cas de « souffrance psychique au travail », telle que comptabilisée par les médecins du travail est en hausse. Notamment dans la population féminine.
Ainsi, le taux de prévalence (à savoir la proportion d’une population atteinte par les troubles en question) est passé chez les hommes salariés de 1,1% en 2007 à 1,4% en 2012. Pour les femmes, il est passé de 2,3% en 2007 à 3,1% en 2012, soit à un niveau « deux fois plus élevé que chez les hommes », observe l’étude qui n’apporte pas d’explication sur cette différence hommes/femmes.
Libération de la parole
En revanche, les épidémiologistes de l’INVS auteurs de l’étude avancent quelques pistes pour expliquer la hausse du nombre de cas de burn-out. Une « plus grande couverture médiatique des pathologies liées au travail », peut ainsi expliquer ce phénomène ainsi qu’une « libération de la parole auprès des médecins du travail » et une plus grande sensibilisation de ces derniers sur ces troubles.
Mais les chercheurs estiment aussi que le phénomène « peut être mis en parallèle avec la détérioration des conditions de travail constatée ces dernières années », notamment celles liées à l’organisation du travail et au durcissement des relations à la fois entre collègues et avec la hiérarchie.
Les « épisodes dépressifs légers » et les « troubles anxieux et dépressifs mixtes » – à savoir un mélange de plusieurs symptômes anxieux et dépressifs – sont statistiquement les troubles psychiques liés au travail les plus souvent rapportés chez les salariés.
Les plus de 45 ans et les cadres plus exposés
Le nombre de personnes souffrant de burn-out, à savoir d’épuisement physique et psychologique à cause du travail, a progressé régulièrement tout au long de la période étudiée mais ce trouble reste nettement moins courant que les dépressions légères et les troubles anxieux.
L’ensemble de ces symptômes touchent statistiquement plus fréquemment les salariés plus âgés: la probabilité d’en souffrir est « sept fois plus élevée pour les hommes de 45 à 54 ans par rapport au moins de 25 ans », note l’étude.
« Cette probabilité augmente également avec la catégorie sociale », à savoir la souffrance psychique est plus courante parmi les cadres que chez les ouvriers, relèvent encore les chercheurs de l’INVS.
Source : Presse