L’entourage de Robert Ménard, maire de Béziers et proche à la fois du Rassemblement national et d’Eric Zemmour, a transmis à BFMTV un courrier reçu récemment en provenance d’un représentant de ce dernier. Il s’agit de la lettre-type envoyée aux élus afin de récolter leur parrainage en vue de la présidentielle. Nouveau signe concret d’une entrée en campagne imminente du polémiste.
La forme est rudimentaire, le fond n’a rien que de très classique et le style est empreint d’un militantisme bien naturel dans la circonstance. C’est surtout un nouvelle manifestation de l’envie présidentielle de l’essayiste Eric Zemmour et de son entrée en campagne imminente.
Ainsi, jeudi soir, l’entourage de Robert Ménard, maire de Béziers, proche à la fois du Rassemblement national et d’Eric Zemmour – auquel il déconseille toutefois d’entrer dans le combat électoral, comme il l’avait expliqué à notre journaliste Jean-Jacques Bourdin – nous a transmis un courrier reçu récemment, en provenance de l’équipe du probable futur candidat à la plus haute fonction de l’État.
La lettre, qui guigne le parrainage de l’élu en vue du scrutin d’avril prochain, appuie les informations que BFMTV donnait dès lundi. À savoir que depuis le 1er août, 150 militants parcourent la France pour récolter des promesses de parrainages auprès des maires.
« Une centaine de promesses de parrainages ont déjà été récoltées », nous affirmait alors un proche du polémiste.
Rappel des fondamentaux
L’auteur du texte expédié à l’hôtel de ville de Béziers se présente comme le représentant d’Eric Zemmour pour « le département des Bouches-du-Rhône ». Et il semble répondre par anticipation à ceux qui s’étonneraient alors de le voir se charger de la correspondance avec une commune de l’Hérault en assurant aussitôt qu’il a été « désigné officiellement pour expliquer et solliciter les parrainages nécessaires à sa candidature, pour cette élection ».
Il déroule ensuite son argumentaire. Actant à la fois le caractère parfois sulfureux associé à Eric Zemmour et la nature du parrainage accordé par les maires – et destiné au Conseil constitutionnel – aux candidats à la présidentielle, la lettre pose d’abord:
« Le parrainage d’un maire n’est pas un soutien politique. Il est avant tout une ‘présentation’, c’est-à-dire une possibilité offerte à une personnalité de concourir à la fonction suprême ».
Prenant ses exemples à gauche comme à droite, le rédacteur illustre: « Depuis 1962, des maires attachés à la démocratie ont ainsi considéré qu’Arlette Laguillier, Olivier Besancenot, Philippe de Villiers ou encore Philippe Poutou, etc. devaient être autorisés à concourir à l’élection présidentielle. » « Au moins 500 maires, qui ne partageaient pas nécessairement les idées de ces candidats, les ont donc parrainés pour qu’ils puissent prendre part au débat démocratique », en conclue-t-il:
« Suivant la formule célèbre : ‘Je ne partage pas votre opinion, mais je me battrai pour que vous puissiez l’exprimer’. »
Eric Zemmour « sérieusement en mesure de l’emporter »
Le courrier bombe ensuite le torse et se fait tract. L’expéditeur en est sûr: son champion – dont la forte notoriété auprès de l’opinion ne semble pas alimenter la cote dans les sondages – peut l’emporter.
« La différence avec monsieur Eric Zemmour, c’est qu’il est sérieusement en mesure de remporter l’élection présidentielle ».
« Il ne s’agit pas d’une candidature de témoignage. Comme il le déclare dans la revue Valeurs actuelles : ‘Je ne suis pas là pour jouer’ », pousse ainsi le rédacteur de la missive reçue par le cabinet du maire de Béziers.
Une autre déclaration d’Eric Zemmour dans la presse aoutienne a retenu l’attention. Interviewé par Nice-Matin, et son édition varoise, dans son numéro du 4 août, l’ex-collaborateur de Laurent Ruquier et habituel coanimateur d’Eric Naulleau faisait face à l’interrogation suivante: « Qu’est-ce qui pourrait vous empêcher d’être candidat en 2022? » » Des éléments matériels: les 500 signatures requises, les moyens financiers… » avait-il rétorqué, ajoutant dans la foulée: « Mais j’ai beaucoup d’amis. »
Le doute n’est plus permis: ceux-ci sont passés à l’action.