L’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua est décédé, lundi 29 juin, à l’âge de 88 ans, des suites d’un accident cardiaque, fait savoir sa famille.. Fervent gaulliste, il avait mis un terme à sa carrière politique en 2011.
Un homme qui « pouvait rendre les âmes fortes et savait consoler les malheurs par sa joie de vivre ». C’est en ces termes que la famille de Charles Pasqua a rendu hommage à ce fervent gaulliste, décédé lundi 29 juin à 88 ans. Ancien ministre de l’Intérieur, ex-sénateur des Hauts-de-Seine, pilier de la famille gaulliste et parrain politique de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, il avait mis un terme en 2011 à sa carrière politique. Un homme au charisme et à la voix particulière, qui aura marqué de nombreux hommes politiques, adversaires et alliés. Sa carrière fut également marquée par une part d’ombre liée à ses activités au sein de services d’ordre parallèles, ses réseaux africains et ses démêlés judiciaires.
Condamné à deux reprises
Cité dans près d’une dizaine d’affaires (financement politique, vente d’armes à l’Angola), il avait été condamné définitivement en 2010 dans deux dossiers: à 18 mois de prison avec sursis pour le financement illégal de sa campagne européenne de 1999, via la vente du casino d’Annemasse (Haute-Savoie), et à un an avec sursis par la Cour de justice de la République (CJR) dans l’affaire des détournements de fonds au préjudice de la Sofremi (exportation de matériel de sécurité).
Il entre dans la résistance à 16 ans
Né le 18 avril 1927 à Grasse (Alpes-Maritimes), Charles Pasqua, petit-fils de berger corse, s’était engagé à 16 ans dans la résistance et, gaulliste convaincu, il avait adhéré dès 1947 au Rassemblement du peuple français (RPF). Il avait fait carrière dans la société Pernod-Ricard.
Pièce maîtresse de l’équipe de Jacques Chirac dans les années 80, M. Pasqua était devenu ministre de l’Intérieur en 1986-1988 dans le gouvernement Chirac. Il avait à nouveau occupé cette fonction avec rang de ministre d’Etat en 1993-1995 dans le gouvernement d’Edouard Balladur, qu’il avait d’ailleurs préféré à M. Chirac lors de la présidentielle de 1995.
Battu à Neuilly par … Nicolas Sarkozy
Pilier des Hauts-de-Seine, département qu’il a présidé de 1973 à 1976 et de 1988 à 2004, ancien député et ancien sénateur, il s’était fait souffler la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983 par un jeune et ambitieux Nicolas Sarkozy, dont il avait contribué à l’ascension et dont il était redevenu proche par la suite.
Il avait claqué la porte du RPR en 1999 pour fonder et présider un temps le Rassemblement pour la France (RPF), parti souverainiste, à la tête duquel, associé avec Philippe de Villiers, il avait fait un meilleur score que la liste RPR-DL de Nicolas Sarkozy.
Source : Yahoo