MédiS, seule usine de fabrication de médicaments du pays, est à l’arrêt depuis janvier 2020, à cause de difficultés financières. La relance du site, annoncée « avant la fin septembre », n’est pas encore effective à ce jour, mais « en bonne voie », selon la direction et les syndicats. Le président Macky Sall a plusieurs fois demandé la reprise des activités de MédiS, au nom de la souveraineté pharmaceutique.
La seule machine en marche est une pompe pour aspirer les eaux de pluie. Sur le site de MédiS à Thiaroye, fermé depuis maintenant 20 mois, Nicodème Ngom, représentant du personnel, voit « le bout du tunnel » pour les quelque 300 salariés et journaliers.
« On aperçoit la lumière. C’est la détresse pour les travailleurs qui sont restés plus de 20 mois sans salaire. Cette fois-ci, on y croit vraiment. La première chose à faire, c’est de payer les indemnités au personnel. Espérons que ça ira… »
L’entreprise doit être relancée avec le soutien de l’État, qui va injecter 5,5 milliards de francs CFA, souligne le directeur de la production, dont 3 milliards dans un premier temps. « Mais le processus doit être finalisé », précise Abdoul Aziz Cissé, qui n’avance pas de date précise pour la reprise effective.
Médoune Diop est porte-parole des travailleurs. Pour lui, la réouverture de MédiS sera une première étape vers l’objectif de « souveraineté sanitaire » affiché par le chef de l’État. « Le président s’est déjà prononcé trois ou quatre sur le sujet de l’ouverture de MédiS. C’est la seule industrie pharmaceutique par laquelle il peut d’ores et déjà passé pour cette souveraineté. Espérons que l’on pourra faire un petit peu pour lutter contre le Covid-19. »
Selon la direction, après le décaissement des fonds, il faudra « au minimum 6 à 8 semaines de préparation avant de pouvoir sortir les premiers produits ».