Comment, doit-il en effet ruminer, un sénégalais (patrie de Senghor, l’un des plus grands poètes de langue française) peut-il oser s’approprier notre langue pour écrire du beau et du profond ? Comment est-il possible de décerner à un jeune écrivain africain, un vrai de vrai, la plus belle des récompenses littéraires, en tous cas la plus convoitée, alors même qu’il a l’outrecuidance d’être noir et, comble de l’insoutenable, de se prénommer Mohamed ? Comment nos membres du jury du Goncourt, pourtant réputés pour leur intelligence, peuvent-ils à ce point provoquer les admirateurs du futur quasi candidat à la présidence de la France en laissant croire à l’opinion publique qu’il ne peut, et ne pourra peut-être jamais, se prévaloir d’un niveau intellectuel et littéraire aussi puissant que celui d’un noir ?
Et puis, pour couronner le tout, le prix Renaudot a été décerné à … une femme, une belge de surcroît, c’est-à-dire une étrangère !
Décidément, aujourd’hui est pour Éric Zemmour une journée bien noire !
Pour compléter mon propos, voici deux belles réflexions de Léopold Sedar Senghor, il est vrai sénégalais, lui aussi …, à l’attention personnelle de M. Zemmour : « Les racistes sont des gens qui se trompent de colère », et puis « Sans l’essor de l’esprit nous ne sommes rien. Et cette quête là qui élève l’homme au-dessus de l’homme est la seule qui élève l’humanité ». Très sincèrement, M. Zemmour, une petite méditation autour de ces deux thèmes vous ferait vraiment du bien …