La semaine noire d’Eric Zemmour en 5 actes

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La tournée du polémiste d’extrême droite a pris du plomb dans l’aile : sondages en baisse, polémique au Bataclan… La fusée Zemmour accuse une perte de vitesse.

Cette semaine, Eric Zemmour a essuyé une série de couacs et sa tournée de précampagne a pris quelques coups.

Cette semaine, Eric Zemmour a essuyé une série de couacs et sa tournée de précampagne a pris quelques coups.

afp.com/Sameer Al-Doumy

La précampagne d’Eric Zemmour pourrait être en train de s’essouffler. Cette semaine, plusieurs coups ont été portés à la tournée du polémiste d’extrême droite qui a enchaîné les déboires depuis son apparition au Bataclan, samedi 13 novembre. Devant la salle de spectacle, l’un des lieux des attaques terroristes en 2015, le presque candidat dénonce l’immigration et accuse l’ancien président François Hollande de n’avoir « pas protégé les Français ». Alors que cette récupération politique suscite l’indignation de la classe politique et la colère des associations de victimes, d’autres coups sont portés à l’ex-chroniqueur : des sondages qui stagnent, des salles qui le refusent ou encore des soutiens qui s’évaporent à l’approche du scrutin présidentielle.

  • Le Bataclan, la polémique de trop ?

Samedi, Eric Zemmour a suscité la polémique lors de sa venue devant le Bataclan, au soir des six ans des attaques. A cette occasion, celui qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a accusé l’ancien président François Hollande de ne pas avoir  » protégé les Français » contre les attentats de 2015. En substance, il accuse le pouvoir de l’époque d’avoir pris  » une décision criminelle de laisser les frontières ouvertes. » En quelques secondes, le futur candidat transforme ce lieu de mémoire en terrain politique. Sans surprise, ces propos ont entraîné une vague d’indignation parmi les victimes. Arthur Dénouveaux, président de l’association de victimes Life for Paris, a lui qualifié sur Twitter Eric Zemmour de « profanateur de sépulture ».

Des politiques de tout bord sont aussi montés au créneau. Sur LCI, le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, a lui critiqué une « forme d’indécence » chez Eric Zemmour avec ses déclarations devant le « lieu martyr » du Bataclan. Toutefois, il a estimé que François Hollande avait une « responsabilité » dans la « hausse » du « terrorisme » à cause de sa politique migratoire. » Sa parole de saltimbanque est sale et indigne de notre pays », a également jugé le vice-président de l’Assemblée Hugues Renson (LREM) sur Twitter, parmi d’autres élus de la majorité.

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  • En baisse dans les sondages

Dans les sondages, après une ascension continue depuis la rentrée, l’ancien éditorialiste est confronté à de premiers tassements. Il perd jusqu’à deux points et reste derrière la candidate du RN Marine Le Pen, selon deux instituts, Odoxa et Elabe, qui le donnent entre 13 et 15%. Selon le sondage Elabe pour L’Express, publié le 12 novembre, le polémiste perd aussi du terrain dans l’hypothèse d’un second tour face à Emmanuel Macron : il est estimé à 35%, soit – 4 points par rapport aux précédents sondages. Par ailleurs, le polémiste ne parviendrait qu’à mobiliser 1 potentiel électeur sur 2 de Marine Le Pen (4 sur 10 s’abstiendraient). Plusieurs de ses proches le poussent à se déclarer au plus vite pour sortir, selon l’un d’eux, de « la spirale infernale ».

  • De retour devant la justice

Des « propos méprisants, outrageants », et « un rejet violent » de la population immigrée. Le parquet a requis mercredi 10 000 euros d’amende, avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement, à l’encontre du polémiste d’extrême droite, jugé en son absence pour ses propos controversés sur les migrants mineurs isolés. La décision du tribunal a été mise en délibéré et sera rendue le 17 janvier. « Les limites de la liberté d’expression ont été franchies », et Eric Zemmour s’est rendu coupable de provocation à la haine et injure raciale, a estimé la procureure Manon Adam, demandant « 100 jours amende à 100 euros » en condamnation

Lors d’un débat sur les mineurs isolés sur CNews le 29 septembre 2020, après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, l’ancien chroniqueur affirme : « Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent ». Tous les mineurs isolés ne sont pas des violeurs » tempère ensuite, sur demande de la présentatrice, celui qui était alors le chroniqueur star de l’émission « Face à l’info ». « Mais la responsabilité de la France et du gouvernement, c’est de ne pas prendre le risque (…) Dans le doute il ne faut laisser rentrer personne ».

  • Jean-Marie Le Pen, Robert Ménard… Des soutiens qui doutent

L’ancien président du FN Jean-Marie Le Pen salue, dans une interview accordée au Télégramme le 16 novembre, ses « déclarations courageuses » qui « lui ont valu cette étonnante ascension », mais « il a brûlé ses cartes sans s’en rendre compte » et « il n’est pas à la hauteur de l’événement ». Cependant, le fondateur du Front national a fait volte-face assurant qu’Eric Zemmour « n’était pas à la hauteur » de la course à la présidentielle. Alors qu’il critiquait sa fille au mois d’octobre, le patriarche concède que « Marine, elle, a quand même un certain métier » en raison de ses « cruels échecs » passés.

Quelques jours plus tard, c’est une autre figure de l’extrême droite qui change de braquet. Les propos radicaux, « ça finit par faire peur », a jugé jeudi sur BFMTV le maire de Béziers Robert Ménard, qui avait accueilli le polémiste dans sa ville le 16 octobre, mais va parrainer la candidate du RN Marine Le Pen. Concernant la venue controversée d’Eric Zemmour devant le Bataclan au soir des six ans des attaques, « bien sûr que non » ce n’est pas à la hauteur d’un candidat à la présidentielle, selon Robert Ménard.

  • Genève, Londres… Le polémiste persona non grata

Condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale, l’ancien éditorialiste de CNews et du Figaro n’est en outre pas toujours le bienvenu dans ses déplacements. Une conférence à la Royal Institution à Londres vendredi a été annulée par cette dernière après « examen approfondi » de l’événement, que le presque candidat tiendra finalement à l’hôtel Ibis du centre de conférence Ilec. Le maire de Londres, Sadiq Khan, interrogé jeudi par un élu Vert sur la venue du polémiste, a répondu que « toute personne désireuse de diviser nos communautés et d’inciter à la haine (…) n’était pas la bienvenue ».

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