A New York, une authentique mosaïque romaine utilisée comme table basse dans un appartement pendant 50 ans

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La mosaïque de la Rome antique, exposée dans un musée italien depuis 2017. - CBS News - Youtube
La mosaïque de la Rome antique, exposée dans un musée italien depuis 2017. – CBS News – Youtube

Une mosaïque romaine à la valeur inestimable a été utilisée comme simple table basse dans un appartement new-yorkais pendant un demi-siècle, rapporte la chaîne américaine CBS News. Cette mosaïque, commandée par l’empereur romain Caligula (Ier siècle avant J.C) pour orner le sol de l’un de ses bateaux, avait disparu d’un musée italien depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette mosaïque, une pièce géométrique d’1,20m², s’apparente à un carré de marbre précieux vert et de roche volcanique violacée à grands cristaux (porphyre). Elle faisait partie du sol de l’un des gigantesques navires de fête commandés par l’empeureur romain Caligula (12 avant J.C-41 après J.C). À sa mort, l’ensemble de sa flotte avait été coulée là où elle était gardée: au milieu du lac Nemi, un petit lac volcanique situé au sud-est de Rome.

« Oh regarde, c’est ta mosaïque! »

Ce n’est qu’en 1895 que les premières reliques des navires sont sorties de l’eau par des archéologues. Puis dans les années 1930, Benito Mussolini, fasciné par Caligula, assèche partiellement le lac afin d’extraire les deux navires, et d’exposer les pièces de valeur récupérées dans un musée.

Mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les nazis quittent l’Italie en 1944, une bonne partie de ces reliques et trésors archéologiques sont détruits ou volés. La fameuse mosaïque disparaît alors de la circulation.

https://youtube.com/watch?v=bmHKOpkQsjs%3Frel%3D0

Ce n’est qu’en 2013 qu’on en retrouve la trace. À l’époque, un certain Dario Del Bufalo donne une conférence de presse à New York dans le cadre de la sortie de son livre Porphyre sur la roche magnatique rouge, souvent utilisée pendant la Rome antique. Quand soudain, l’expert italien entend un couple parler de son livre, dans lequel la mosaïque rouge et verte est exposée. Et surprise, il les entend dire qu’ils sont en possession de cette mosaïque.

« Il y avait cette dame et ce jeune homme au chapeau étrange qui sont venus à la table », se souvient le spécialiste auprès de la chaîne américaine. « Et il lui a dit: ‘Quel beau livre! Oh, Helen, regarde, c’est ta mosaïque.’ Ce à quoi elle a répondu: ‘Ouais, c’est ma mosaïque!' »

« C’était un achat innocent »

Contactés un peu plus tard par l’expert en pierres précieuses, le couple a pu confirmer à Del Bufalo qu’ils détenaient bien la mosaïque dans leur appartement de Manhattan. Helen et Nereo Fioratti lui assurent avoir acheté la table basse à une famille noble italienne dans les années 1960, sans se douter qu’il s’agissait d’une pièce d’époque. Ils la ramènent alors dans le salon de leur appartement de Park Avenue à New-York, et la transforment en table basse en la fixant à des pieds.

« C’était un achat innocent », confie Helen Fiorrati, marchande d’art et galeriste de profession dans une interview au New York Times en 2017. « C’était notre truc préféré et nous l’avons eu pendant 45 ans. »

Selon le bureau du procureur du district de Manhattan, cette mosaïque aurait été volée, probablement pendant la Seconde Guerre Mondiale. La pièce archéologique a été restituée à l’État italien en 2017.

« J’étais vraiment désolé pour elle », confie le spécialiste Dario Del Bufalo à CBS News, « mais je ne pouvais pas faire autrement, c’était la plus belle des pièces qui manquait au musée de Nemi ». « C’était la seule chose à faire », a-t-il conclu.

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