Samedi soir, les invités d’Europe 1 sont revenus sur le doigt d’honneur d’Eric Zemmour adressé à une passante à Marseille, après que cette dernière l’ait visé par le même geste. « Cela fait partie du métier de se préparer aux insultes et de savoir y répondre », estime par exemple Guillaume Tabard, du Figaro.
Zemmour « a du mal à changer de costume »
« Ce n’est pas facile de passer de la stature de polémiste, journaliste, écrivain, à candidat non déclaré, mais quand même en campagne », fait remarquer la journaliste Françoise Laborde. « Et là, on a le sentiment qu’Eric Zemmour a du mal à changer de costume ». Au fond, poursuit-elle, « quand il était écrivain, il avait affaire à des gens qui étaient déjà ses lecteurs et qui avaient un préjugé favorable à son égard. Il était applaudi et célébré, mais là, il tombe sur le vrai pays où il y a des gens qui ne l’aiment pas, lui disent de façon un peu brutale et il n’a pas les nerfs pour pour se calmer. »
« C’est un métier, la politique »
Plus globalement, Françoise Laborde pointe le manque d’organisation de la campagne d’Eric Zemmour. « C’est un métier, la politique », cingle-t-elle. « Faire des meetings, déambuler dans les rues, c’est un métier. Quand on est candidat à la présidence de la République, on ne déambule pas dans les rues avec trois potes et et une attachée de presse. »
« Cet épisode montre la difficulté de transition de la campagne d’Eric Zemmour », abonde Guillaume Tabard, du Figaro. « Une campagne, c’est aller à la rencontre des gens et ça ne s’improvise pas. » Qualifiant le geste d’Eric Zemmour de « grossier et inélégant », il estime que « ça fait partie du métier de se préparer aux insultes et de savoir y répondre ». Toutefois, il rappelle l’accueil houleux réservé à Eric Zemmour par des manifestants tout au long du déplacement. « On doit dénoncer ce geste, mais aussi le fait que des militants empêchent quelqu’un qui ne partage pas leurs idées de s’exprimer. »
« Quand on se réfère à De Gaulle, on ne dégaine pas un doigt d’honneur »
Pour Maxime Lledo, essayiste, « le problème politique d’Eric Zemmour vient d’être parfaitement résumé ». Et les explications de l’équipe du quasi-candidat, qui évoquent un geste instinctif, confirment selon lui la difficulté que ce dernier a « à s’excuser quand il commet une erreur, que tout le monde est en capacité de constater ».
Enfin, Amine El-Khatmi, président du Printemps républicain, rappelle qu’Eric Zemmour donne depuis des années « des leçons de tenue à la classe politique ». « Il se réfère au général de Gaulle en permanence (…), quand on se réfère au général de Gaulle, on ne dégaine pas un doigt d’honneur comme ça à la première occasion. »