Ces trois dernières années (2019-2021) la situation économique du Sénégal est fortement marquée par la Covid-19. Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, trois secteurs clé de la croissance économique ont été vigoureusement touchés.
Ces trois dernières années (2019-2021) la situation économique du Sénégal est fortement marquée par la Covid-19. Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, trois secteurs clé de la croissance économique ont été vigoureusement touchés. Cela s’est manifesté par la baisse drastique de l’activité économique. Une tendance qui va s’inverser l’année prochaine puisque le taux de croissance du PIB réel est projeté à 5,5% en 2022 contre une prévision de 5,0% en 2021, soit un gain de 0,5 point de pourcentage. Cette croissance serait à la fois tirée par les secteurs primaire (+5,3%), secondaire (+6,1%) et tertiaire (+5,3%).
Le secteur primaire
Au Sénégal, le secteur primaire représente plus de 16% du PIB. Le ralentissement de la croissance de l’activité en 2021, s’explique principalement par la contre performance du sous-secteur de la pêche et le retour à la croissance normale du sous-secteur de l’agriculture.
L’année 2022, le domaine agricole devrait consacrer autour de l’intensification des productions céréalières et vivrières, le renforcement de la productivité des cultures industrielles et horticoles et de la promotion d’un système pertinent de valorisation des productions agricoles. Dans le cadre des projets prioritaires inscrits dans le PAP2A, il est prévu la mise en œuvre du projet d’appui au programme national d’autosuffisance en riz (PNAR 2023), le projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (PROVALE/CV). L’effectivité des réalisations du PRODAC, contribuerait, en outre, à améliorer la productivité. L’objectif est de renforcer la production du riz, de l’oignon, de la pomme de terre, de l’arachide, du mil-sorgho et les autres produits horticoles.
Au total, la croissance de l’agriculture et des activités annexes est attendue en hausse de 5,1% en 2022 contre 4,6% en 2021.
L’activité d’élevage, pour sa part, devrait consolider sa dynamique à la suite des difficultés liées aux mesures de fermeture des frontières. Au titre du sous-secteur de la pêche, la stratégie est articulée autour des mesures visant une gestion durable des ressources halieutiques, la restauration des habitats marins pour améliorer la reproduction, les initiatives de développement de l’aquaculture et de la valorisation de la production halieutique. Au total, le sous-secteur retrouverait sa dynamique avec une hausse de 9,1% en 2022 après la baisse de 2021 (-2,9%).
Le secteur secondaire
Le secteur secondaire devrait se maintenir sur cette dynamique de reprise économique enclenchée en 2021 suite à l’effondrement de l’économie émergente. Ce dynamisme serait favorisé par la poursuite de l’exécution des projets structurants du Plan Sénégal émergent avec la mise en œuvre du PAP2A et la reprise des sous-secteurs encore touchés par la crise sanitaire. La croissance des activités du secteur serait soutenue par l’ensemble des sous-secteurs, en particulier, par les activités extractives, l’électricité et le BTP.
Globalement, la croissance du secteur secondaire est projetée en hausse de 6,1% en 2022 contre 8,8% en 2021. La branche des extractives bénéficierait de la nouvelle stratégie de relance du sous-secteur articulée autour de l’accélération, entre autres, de l’exploitation aurifère du zircon et des phosphates. En effet, l’exploitation de l’or se renforcerait à la faveur de la reprise de certains gisements, notamment, Karakhéna, de la construction de la mine d’or au périmètre de Boto de Agem et de l’augmentation des réserves de Sabodala Gold Operation (SGO). Dans le même sillage, la production de Sored Mines devrait être effective en 2022 aussi bien que le projet d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or.
Pour ce qui est du raffinage, le sous-secteur bénéficierait aussi des efforts engagés dans le cadre du processus de restructuration de la Société de raffinage. L’activité est projetée en hausse de 6,3% en 2022 contre 6,6% en 2021. Dans le sous-secteur de l’électricité, la réhabilitation des capacités de production de SENELEC se poursuivrait ainsi que l’élargissement du réseau de production d’électricité et de distribution, en particulier dans le monde rural, à la faveur du programme MCA pour lequel 2022 serait une année effective de mise en œuvre. Le sous-secteur bénéficierait, par ailleurs, des avancées dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que de l’amélioration de la qualité de service avec le renforcement des capacités de production.
En effet, un supplément de production de 390 MW est attendu au courant de 2022 avec la mise en service de nouvelles centrales en mode IPP. Le secteur devrait également bénéficier de la mise en commercialisation du TER qui devrait booster la ligne haute tension. Ainsi, le sous-secteur « électricité et gaz » devrait rester vigoureux en hausse de 7,7% en 2022 contre 4,8% en 2021.
Le secteur tertiaire
Le secteur tertiaire progresserait de 5,3% en 2022 contre une prévision de 4,4% en 2021, soit une contribution estimée à 2,7 points de pourcentage à la croissance du PIB. Toutes les branches d’activités devraient contribuer au renforcement du dynamisme attendu dans le secteur, et particulièrement les activités qui ont été fortement impactées par la Covid-19, notamment, le commerce, le transport, les services d’hébergement et de restauration. Les activités commerciales devraient poursuivre leur dynamisme avec une hausse de 6,2% en 2022, sous l’effet d’un raffermissement de la demande, dans un environnement de reprise de la quasi-totalité des activités économiques. Le sous-secteur des transports devrait profiter du dynamisme de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et de l’exploitation commerciale du TER programmée d’ici la fin de l’année 2021. Cette situation permettrait aussi de renforcer le trafic des produits des ICS vers le Port autonome de Dakar (PAD). Par ailleurs, les transports devraient davantage bénéficier de l’ouverture totale des frontières.
Au niveau du transport routier, le secteur continue de bénéficier d’importants financements publics pour améliorer la qualité du service. Avec la poursuite de l’élargissement du réseau routier et la mise en service des autoroutes, en plus du renouvellement du parc automobile, le sous-secteur pourrait répondre à la forte demande qui lui est adressée. Parallèlement, le renforcement des dessertes d’Air Sénégal SA et la réhabilitation et la mise à niveau des aéroports régionaux consolideraient l’activité du transport. Au total, la croissance du sous-secteur des transports est attendue à 6,2% en 2022 contre 4,7% en 2021. Les services d’hébergement et de restauration devraient poursuivre leur tendance haussière après le repli noté en 2020 (-18,7%).
Quant aux services financiers et d’assurance, ils tireraient profit, d’abord, des facilités issues des différentes mesures de soutien des autorités, ensuite du dynamisme de l’économie afin de répondre à la demande dont celle en produits d’assurance en rapport avec le développement du secteur agricole et industriel, mais également avec le développement du transport. Enfin, l’économie nationale devrait tirer profit des conditions financières internationales plus résilientes grâce à une politique monétaire beaucoup plus accommodante de la Banque fédérale américaine. Ainsi, le sous-secteur ressortirait en hausse de 5,6% en 2022, soit un gain attendu de près de 2,5 points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Les activités immobilières devraient tirer profit du projet des logements sociaux de l’Etat et de la poursuite des programmes en cours d’exécution, notamment, à la périphérie de Dakar, en l’occurrence dans les zones urbaines de Diamniadio et de Lac Rose.
Globalement, ce sous-secteur est projeté en hausse de 5,3% en 2022. L’activité du secteur tertiaire profiterait également de la relance des services d’information et de communication. En effet, la téléphonie mobile et l’internet mobile devraient se maintenir sur une bonne tendance, à la faveur de la concurrence entre les différents opérateurs et de l’élargissement de la licence 4G à tous les opérateurs. En outre, les télécommunications bénéficieraient des services renforcés de nouveaux opérateurs dans la fourniture d’accès à Internet (FAI) et MVNO. Ainsi, l’activité des services d’information et de communication est projetée à 4,9% en 2022, avec une amélioration des activités du sous-secteur des télécommunications dont la croissance devrait s’établir à 4,6% contre 12,1% en 2021.