TABLE RONDE SUR LA SAISON 2021-2022 DU THEATRE NATIONAL DANIEL SORANO

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Sorano mise un "changement de paradigme" pour rentabiliser son portefeuille artistique (Directeur)
Sorano mise un « changement de paradigme » pour rentabiliser son portefeuille artistique (Directeur)

Les acteurs réclament une politique culturelle et de la formation – Les acteurs de la culture se sont penchés sur la question du spectacle sénégalais, sur la scène internationale

Par Ousmane SOW   |   Publication 29/12/2021

Pour développer le spectacle sénégalais à l’échelle internationale et faire en sorte que les gens réclament ce qui vient du Sénégal, en ce qui concerne la musique, le théâtre et la danse, les acteurs ont émis mercredi dernier, au cours d’une table ronde, dans le cadre du programme d’activités de la saison 2021-2022 du Théâtre national Daniel Sorano, des propositions et recommandations à l’ensemble des acteurs du secteur, mais aussi à l’Etat. Ils ont clamé tous, haut et fort, que la culture a besoin d’être soutenue, de la même manière que les autres secteurs, à savoir l’éducation, la santé, parce qu’il s’agit bien de représenter le Sénégal. 

Les acteurs de la culture se sont penchés sur la question du spectacle sénégalais, sur la scène internationale. C’est dans ce cadre que la compagnie du Théâtre national Daniel Sorano a réuni les vedettes de la musique sénégalaise légendaire, comme Ismaïla Lô, Pr Ibrahima Wane, Gacirah Dia-gne, le Groupe Xalam, entre autres experts, autour d’une table ronde sur le «spectacle sénégalais», mais aussi la place de «Sorano, dans l’évolution artistique et culturelle du Sénégal ?»

Une occasion pour eux de faire l’état des lieux, mais aussi de proposer des solutions pour soutenir la production, afin de prospérer à l’échelle internationale. Ces propositions sont : d’abord, professionnaliser le secteur, ensuite demander à l’Etat du Sénégal de dédier 1% de son budget au ministère de la Culture, de plus le renforcement des moyens financiers des structures nationales en charge de la culture. Et enfin, inviter davantage les ambassadeurs à soutenir les artistes sénégalais quand ils se déplacent, en impliquant la diaspora et en organisant des semaines culturelles sénégalaises à travers le monde.

Les recommandations : régler la question de la qualité pour s’imposer ici et ailleurs, favoriser un dialogue entre générations, mais aussi entre artistes et managers. En effet, au cours de la table ronde qu’ils ont tenue devant le hall du bâtiment de Sorano, les vedettes de la culture sénégalaise ont relevé pas mal de freins pour vendre le spectacle sénégalais a l’international. «On ne peut pas dire que la création sénégalaise ou la créativité n’est pas appréciée à l’extérieur. Tout dépend à partir de quel angle, on analyse cela. Du point de vue du succès de la création, le plus souvent, ça vient d’initiative individuelle», révèle le professeur Maguèye Kassé. Pour Pr Ibrahima Wane, qui a dirigé le débat de la table ronde, «il faut une politique culturelle, mais aussi une formation».

Et pour le Directeur général de Sorano, Abdoulaye Koundoul, lui, il souligne qu’avant de s’imposer à l’extérieur, qu’«on commence par s’imposer ici et en qualité». Avant de préciser qu’il y a déjà certains qui se distinguent, mais la question est de savoir s’ils le font avec des productions de qualité, parce que «si ces productions n’ont pas de qualité, elles n’ont aucune chance de franchir nos frontières», a-t-il fait savoir.

Dans la même veine, il indique qu’il y a un élément qui manque dans le dispositif, et c’est la formation. «Nous avons l’Ecole  nationale des arts, mais qui n’embrasse pas encore les métiers. Et le projet du ministère de la Culture, c’est de mettre en place l’Ecole nationale des arts et de la culture. Ce qui nous permettra de prendre en compte tous ces métiers-là. Le spectacle vivant est une dynamique et pour être au diapason, il faut être informé et savoir ce qui se passe à l’extérieur. Alors oui, il y a lieu de renforcer la formation.»

Ismaïla Lô, «le Bob Dylan africain», est revenu sur le succès international de sa chanson «Tajabone», et se réjouit de voir des gens reprendre cette chanson à travers le mon¬de. Sans être bavard, il estime que c’est une obligation pour l’Etat du Sénégal, de venir en aide aux acteurs de la culture. «L’Etat ne peut pas tout faire, mais il doit faire tout parce que la culture est le début de tout développement», a-t-il déclaré. Gacirah Diagne, chorégraphe, quant à elle, pense que la formation et le financement sont nécessaires pour aller à la conquête d’un imaginaire. Elle rappelle d’ailleurs que la seule compagnie qui s’exporte à l’international en ce qui concerne la danse, c’est celle de Ger¬maine Acogny.

Au terme de la rencontre, Maguèye Kas¬sé indique que la solution c’est de créer les conditions nécessaires d’accompagnement de toutes les initiatives, qu’elles soient privées ou publiques, pour que la culture sénégalaise soit mieux connue à l’extérieur et pas seulement par des singularités, mais que ce soit quelque chose de concerté pour faire connaître davantage la culture sénégalaise.

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