EMBARGO CONTRE LE MALI, UNE PREMIERE REPLIQUE DE ASSIMI GOITA£

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Colonel Assimi Goïta© Malick MBOW

Sess Soukou Mohamed, dit Ben Souk, avait été arrêté au Mali en août dernier après l’émission d’un mandat d’arrêt international par Abidjan. Au lendemain des sanctions de la Cedeao contre Bamako, il a été remis en liberté.

Jeune Afrique  |   Publication 12/01/2022

Sess Soukou Mohamed, dit Ben Souk, avait été arrêté au Mali en août dernier après l’émission d’un mandat d’arrêt international par Abidjan. Au lendemain des sanctions de la Cedeao contre Bamako, il a été remis en liberté.

Une audience était prévue ce mardi 11 janvier à 10 heures devant la chambre d’accusation. Mais Ben Souk a finalement été libéré plus tôt et plus discrètement. Lundi dans la nuit, l’ex-député de Dabou a quitté les locaux de la gendarmerie, au Camp n° 1, à Bamako, qu’il occupait depuis son arrestation le 10 août dernier.

« Nous avons constaté sa mise en liberté d’office et la chambre d’accusation a prorogé le délibéré à la semaine prochaine », confie un connaisseur du dossier, sans plus d’explications. « Il y aurait un ordre de remise en liberté d’office. Le procureur a demandé qu’on lui communique cette pièce. Nous attendons mardi prochain pour en savoir plus sur les conditions de sa mise en liberté et pour la régularisation de sa situation », ajoute cette source.

Une réponse à la Cedeao
Le lendemain de l’arrestation, la justice malienne avait annoncé dans un communiqué que cette interpellation faisait suite à un mandat d’arrêt international émis le 16 novembre 2020 par Abidjan. La justice ivoirienne accuse en effet ce proche de Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne en conflit ouvert avec les autorités de son pays, « d’actes subversifs pouvant admettre une qualification pénale, commis sur le territoire national ».

Mais depuis, les relations entre Bamako et Abidjan se sont dégradées, Alassane Ouattara étant, comme la plupart des chefs d’État de la sous-région, partisan d’une ligne ferme à l’égard d’Assimi Goïta et de la junte malienne. Selon un proche de Ben Souk, sa libération est la conséquence directe des sanctions dures adoptées par la Cedeao contre le Mali, dimanche 9 janvier. « Il a été libéré sur décision politique, sans attendre l’avis des autorités judiciaires », assure-t-il. Autrement dit, la libération de Ben Souk serait une réponse de la junte aux autorités ivoiriennes.

Vieux camarade de Soro
Depuis l’interpellation de Ben Souk, ses proches dénonçaient une arrestation politique et le manque de transparence de la procédure. Son avocat, Me Khalifa Yaro, avait alors introduit un recours devant la chambre d’accusation afin de demander sa remise en liberté et l’annulation de tous les actes initiés dans le cadre de cette affaire.

Ben Souk fait l’objet d’une condamnation à vingt ans de prison en Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’affaire du retour avorté de Guillaume Soro en 2019. C’est l’un des plus anciens camarades de ce dernier, qu’il a rencontré au temps où celui-ci dirigeait la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Il est aussi membre de Générations et Peuples solidaires (GPS), le mouvement que dirige l’ancien président de l’Assemblée nationale. Marié à une Malienne, il devrait dans un premier temps rester à Bamako.

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