Jean-Luc Mélenchon plaide la « clarté » et « l’unité populaire » plutôt que l’« union » à gauche

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Le candidat « insoumis » était en meeting à Nantes, dimanche, au terme d’un week-end qui a vu Christiane Taubira officialiser sa candidature et les appels à l’union de la gauche rester lettre morte.

Le Monde avec AFP

Publié aujourd’hui à 17h19, mis à jour à 21h10

Temps deLecture 4 min.

Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle pour La France insoumise (LFI), lors de son meeting de campagne à Nantes, le 16 janvier 2022.
Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle pour La France insoumise (LFI), lors de son meeting de campagne à Nantes, le 16 janvier 2022. SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP

Il avait promis un meeting à la scénographie inédite pour marquer les esprits. Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle 2022 pour La France insoumise (LFI), tenait, dimanche 16 janvier après-midi, son premier grand rassemblement de campagne à Nantes. Durant ce meeting « immersif » et « olfactif », déployant un tas de dispositifs sonores et d’images diffusées à 360 °, consacré aux thèmes de la culture, du numérique, de l’espace et de la mer, il a affirmé que ce dernier avait pour but « de mettre en scène la vision du monde » que porte LFI d’une « société de l’entraide ».

Au cours de son discours d’une heure, M. Mélenchon a défendu plusieurs mesures fortes en lien avec ces thématiques, comme le désarmement de l’espace, la création d’une université francophone de l’espace, la relocalisation de l’industrie électronique, l’interdiction du glyphosate, le développement de l’hydraulique et des éoliennes off-shore ou encore la création d’un ministère de la production alimentaire.

En fin de discours, il a abordé la situation à gauche, au terme d’un week-end qui a vu Christiane Taubira officialiser sa candidature et les appels à l’unité lancés par certains élus et sympathisants rester lettre morte. « Comment je fais pour faire l’union sans créer la confusion ? », a-t-il lancéL’« insoumis » a évoqué en guise d’exemple ses divisions sur l’âge légal de départ à la retraite avec Anne Hidaglo, qui plaide pour le sanctuariser à 62 ans quand lui veut le fixer à 60 ans.

« Ce n’est pas d’union dont on a besoin, c’est de clarté et d’unité populaire », a continué M. Mélenchon, avant d’affirmer : « Je ne suis pas leur copain [aux autres candidats de gauche], que cela soit dit une bonne fois pour toutes ». Il a toutefois lancé un appel direct « aux femmes et aux hommes des milieux populaires », insistant : « Cette fois-ci, il faut vous bouger, vous mobiliser »« comme en 2017 ». Avant d’ajouter : « Je prends l’engagement que si nous arrivons au deuxième tour nous accueillerons tous ceux qui veulent gouverner ensemble. »

Deux ralliements annoncés

Le rassemblement s’est tenu devant 3 500 militants et sympathisants de LFI. Comme l’y autorise la Constitution, le candidat n’a pas instauré de jauge dans ses meetings – les autres types de rassemblements en intérieur ne devant pas dépasser 2 000 personnes –, mais le parti a distribué à l’entrée des masques FFP2 gratuitement aux participants et installé dans la salle des purificateurs d’air.

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Deux ralliements à la candidature de M. Mélenchon ont été annoncés en début de meeting. D’abord, celui du député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel, qui a annoncé son soutien dans un message vidéo, assurant que l’« insoumis » est « le candidat le mieux placé » à gauche pour se qualifier au premier tour. Alors que le Parti communiste français (PCF) présente un candidat (Fabien Roussel) pour la première fois depuis 2007 et a fait le choix de ne pas soutenir la candidature de M. Mélenchon comme en 2012 puis 2017, le député communiste a affirmé : « Je fais le choix de mettre ma détermination au service de la campagne de M. Mélenchon. »

C’est ensuite le soutien d’Ali Rabeh, maire de Trappes, qui a été annoncé directement sur scène par ce dernier. Elu sous l’étiquette du parti Génération.s, qui soutient la candidature de Yannick Jadot, et proche de Benoît Hamon, l’édile a affirmé : « Je ne fais pas aujourd’hui le choix d’un homme ni même d’un parti. Je fais le choix d’un projet de société, celui de l’avenir en commun. » Il a ainsi fait savoir qu’il accorderait son parrainage au candidat, qui peine pour l’instant à atteindre les 500 signatures.

Désarmement de l’espace, interdiction du glyphosate…

Lors de son discours, l’« insoumis » a également abordé la question spatiale, sur fond d’images et d’immersion sonore. Il a entre autres plaidé pour le désarmement nucléaire de l’espace, assurant qu’« il n’est pas possible qu’on continue à stocker de quoi faire sauter dix-sept fois la planète » ,et pour que « la France [devienne] une République non-alignée ». M. Mélenchon a également fait valoir que si LFI arrive au pouvoir elle proposera « à tout le monde francophone » de créer une « université de l’espace », soulignant que ce secteur était porteur de la création de « dizaine de milliers d’emplois ».

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Sur le numérique, il a soutenu l’idée de « relocaliser l’industrie électronique » en France, « à commencer par la production de silicium, avec l’usine de Ferropem que nous nationaliserons s’il le faut ». M. Mélenchon a plaidé en faveur de l’intelligence artificielle, technologie, qui, mise au service de l’humain « en remplaçant certaines tâches », permettra de « libérer du temps » donc une « réduction du temps de travail » hebdomadaire à 32 heures.

Abordant le thème de la mer, lié à l’environnement et la biodiversité, le candidat à l’élection présidentielle s’est redit en faveur de l’interdiction du glyphosate, pour le développement de l’énergie hydraulique et des éoliennes off-shore ou encore le remplacement du ministère de l’agriculture par un ministère de la production alimentaire. « Ce qui compte, c’est ce qu’on produit et comment on le produit », a lancé M. Mélenchon.

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D’autres meetings du candidat sont d’ores et déjà prévus. Le 5 avril, M. Mélenchon tiendra des meetings simultanés par hologramme dans plusieurs villes de France. Il a également donné un rendez-vous, le 20 mars, à Paris, « pour la grande marche de la VIe République et le partage des richesses ». « A quelques jours du premier tour de l’élection, vous allez donner du courage » aux autres militants et sympathisants de gauche, a souligné Jean-Luc Mélenchon.

Le Monde avec AFP

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