À droite comme à gauche, les oppositions ont décortiqué le programme du président sortant, par ailleurs qualifié de «pillage» côté LR par les soutiens de Valérie Pécresse.
Personne ne s’attendait à un satisfecit de la part de l’opposition, à moins d’un mois du premier tour. Mais pendant qu’Emmanuel Macron s’étendait longuement ce jeudi sur les grands axes de son programme pour les cinq ans à venir, ses adversaires s’en sont donné à cœur joie.
Présente au grand oral de la santé organisé au même moment à Paris, Marine Le Pen a réagi au «retour de la souveraineté populaire» mis en avant par le président-candidat, estimant que ce dernier avait «promis de revivifier la démocratie» en 2017, mais qu’il a «méprisé l’Assemblée pendant cinq ans». Pour elle, «le meilleur moyen d’obtenir la souveraineté populaire, c’est de le battre». Jérôme Rivière, député européen et porte-parole d’Éric Zemmour, juge quant à lui que le programme d’Emmanuel Macron consiste à proposer «cinq ans de plus de néant».
«C’est un pillage»
Les Républicains se sont fendus pour leur part d’un visuel expliquant que le chef de l’État aurait «entièrement copié le programme de Valérie Pécresse». «Ce n’est pas un programme, c’est un pillage», écrit même sur Twitter Annie Genevard, vice-présidente (LR) de l’Assemblée nationale et soutien de Valérie Pécresse. Julien Aubert, président de Debout la France, soutien lui aussi de la candidate LR, souligne pour sa part le vœu de Valérie Pécresse de «mettre en œuvre son programme dans les 100 premiers jours», alors qu’Emmanuel Macron prendrait pour sa part «des mesures dans les 100 derniers». D’autres élus de droite ont cependant choisi un angle d’attaque différent. Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, critique «le candidat Emmanuel Macron qui vient nous expliquer ce que le président Macron n’a pas fait», et lui reproche, non pas de copier le programme LR, mais «de reprendre son programme de 2017». Le sénateur LR Alain Houpert estime quant à lui que «le programme sur l’emploi et la formation du candidat Macron annonce une destruction du modèle social français».
Les réactions à gauche ne sont pas moins acerbes. Sur la proposition de conditionner les titres de séjour long à un «examen de français», le député Aurélien Taché, membre du conseil politique de l’écologiste Yannick Jadot, déplore «toujours plus de précarité et de violence sociale», et affirme même qu’Emmanuel Macron «est en réalité à droite de Valérie Pécresse». Stéphane Troussel, membre du bureau national du Parti socialiste, considère pour sa part que le projet d’Emmanuel Macron consiste en réalité à «recycler les vieilles recettes de la droite». David Guiraud, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, préfère reprocher au chef de l’État d’être «encore et toujours, le candidat des riches».