Dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens régionaux du groupe Ebra, Emmanuel Macron s’en est pris le parti de son adversaire de la campagne présidentielle, Marine Le Pen. Selon le président sortant, ce parti « n’est pas un Rassemblement », mais « un clan » actif depuis les années 1960, dont la présidente serait l’héritière.
Le candidat Emmanuel Macron a considéré lundi que le parti de Marine Le Pen « n’est pas un Rassemblement », renvoyant la responsable d’extrême droite à « une dame qui est l’héritière d’un clan », dans un entretien donné aux quotidiens régionaux du groupe Ebra. « Il faut dire les choses: on parle d’une dame qui est l’héritière d’un clan, qui est aux élections présidentielles depuis les années 60 », attaque le président sortant. Jean-Marie Le Pen, le père de la candidate du Rassemblement national, fut candidat pour la première fois à la présidentielle en 1974 après avoir été député dans les années 50. « Ce n’est pas un Rassemblement, c’est un clan », martèle encore Emmanuel Macron.
« Nous sommes dans un effondrement des consciences »
« Ce clan ose parler ‘d’africanisation’ de la France, et ça ne choque personne ? On est dans un monde où l’on peut dire les pires atrocités sans contradicteur, sans personne pour dire que c’est faux », déplore encore le prétendant à sa réélection, favori des sondages mais désormais talonné par Marine Le Pen.
« Nous sommes dans un effondrement des consciences… Je n’ai jamais oublié cette phrase de [Léon] Blum, au début de la [seconde] guerre [mondiale] : ‘J’ai vu soudain les esprits se dissoudre.’ Quand j’écoute certains débats, c’est ce que j’entends, une forme de dissolution des consciences », poursuit Emmanuel Macron, qui appelle à « se battre, avec l’esprit critique, le rapport à la vérité qui permet un débat démocratique, républicain ».
Le chef de l’État sortant, qui affirme « ne pas aimer le politiquement correct » et prôner « la confrontation d’idées, dans le respect », assure n’avoir « jamais moralisé les électeurs du Front national », l’ancien nom du Rassemblement national, qu’il dit utiliser « à dessein », n’étant « pas dupe du ripolinage ».
Parler aux sympathisants RN
« Je combats les dirigeants, mais je veux continuer de parler à nos compatriotes attirés par ce vote. D’abord parce que je suis le président de tous le Français et parce que je veux leur dire que j’ai des réponses à leurs craintes, […] sur la sécurité […] et sur le pouvoir d’achat », fait-il encore valoir.
Interrogé sur les élections législatives, le président sortant rappelle son souhait de l’introduction d’une dose de proportionnelle, en appelant à « trouver les moyens de mieux associer le peuple de manière régulière ». « Peut-être faut-il revoir le rythme de nos élections législatives, reposer la question de l’articulation entre la présidentielle et les législatives », avance encore le candidat.