
Depuis quelques temps, de nouvelles bâtisses sortent de terre à Dakar. Ces gigantesques buildings, aux designs, tailles et couleurs multiformes, embellissent la ville qui, petit à petit, prend les marques des grandes capitales occidentales.
On ne peut jamais la louper. Debout face à l’océan, sur les tétons des Mamelles, la grande bâtisse abritant les locaux de Bank of Africa (Boa), dynamite de splendeur. L’immeuble, comme un joyau royal exposé à l’entrée des Almadies, trône en maître au bord de cette route très passante, qui débouche sur le Monument de la renaissance africaine. L’édifice est singulier en tout. Taille cossue, design imagé, couleur réfléchie… Il est le plus révolutionnaire de tout ce cantonnement de nouveaux riches dakarois. Où les villas, parfois bâties à hauteur de plusieurs centaines millions de FCfa, renvoient aux maisons paradisiaques promises aux croyants par les Livres Sacrés. Mais, si l’extérieur de l’immeuble de la Boa aimante tous les regards, son intérieur est d’une somptuosité insolente. Portes sécurisées, pots de fleurs, cristaux teintés, bureaux XXL, l’endroit choie le visiteur. «Ce bâtiment est un havre de paix», s’émerveille Leyti Sène, un fidèle client de la banque, trouvé sur place. Courtois et jovial, le Dakarois ne cache pas sa joie. D’un ton amusant, il ajoute : «Ici, c’est le paradis.» L’homme aux lunettes de soleil estime qu’il «faut, désormais, encourager la construction de pareilles bâtisses dans la capitale sénégalaise, Dakar».
«En l’an 2000, Dakar sera comme Paris», avait dit le Président Senghor. Simple prémonition ou déclaration de démiurge ? En tout cas, ils sont des dizaines et des dizaines d’immeubles à sortir de terre dans la capitale sénégalaise. A l’instar des grandes villes occidentales, Dakar prend de nouvelles couleurs, avec une diverse palette de constructions. Le génie architectural s’illustre ainsi dans toute sa diversité. Au grand bonheur des populations. Devenue une exigence de la clientèle, cette nouvelle tendance de constructions fascinantes gagne du terrain. Partout, ces immeubles prolifèrent comme des boutons sur une peau atteinte de gale. Qu’on flâne en centre-ville ou dans certaines grandes artères de la capitale, c’est la physionomie de ces buildings qui attire. Le constat est le même : ces bâtiments parent la capitale et enchantent autochtones et étrangers. Colorées au goût des proprios, ces gigantesques bâtisses, aux designs particuliers, offrent un nouveau visage à Dakar.
En cet après-midi de vendredi 24 juillet 2015, le ciel dakarois se couvre de nuages tant attendus. Mais, le soleil brille de mille feux. Et la canicule inonde Dakar et environs. Croisé au détour d’une ruelle très passante sur l’un des versants de la Voie de dégagement nord (Vdn), Christian Le Bois traîne le pas. Le Français d’origine a le phrasé nordiste. En short kaki, surmonté d’un polo blanc, l’homme aux cheveux roux entonne sans détour : «Les Dakarois ont compris. De nouvelles formes de construction comme cet immeuble de la Sonatel sont à la mode. Dakar ne veut pas rester en rade.» Modernité oblige ! Pointant du doigt le building logeant le siège de la Direction générale de l’opérateur de téléphonie, Orange, le Lensois précise que Dakar épouse de plus en plus les «fresques dignes des grandes capitales européennes».
A quelques encablures de là, Ami Faye a la tête dans son IPod. La dame est en jupe taille haute. Cette mode d’habillement devenue l’apanage des femmes branchées. La Thiessoise vient juste de franchir la porte principale du gigantesque bâtiment d’Orange. «Je pense que ce building est le plus grand à Dakar. Il y en a d’autres aussi dans la capitale. Mais, celui-là est unique. Cela montre que Dakar se développe, petit à petit, en matière d’infrastructures», se réjouit-elle, le sourire en coin. Même son de cloche pour le Guinéen, Amadou Diallo, rencontré à hauteur du siège de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). D’ailleurs, le quinqua ne cesse guère de jeter des regards indiscrets sur l’édifice logeant les gendarmes des Télécoms. «C’est très jolie», dit-il. Tout court.
Autres endroits. Même décor, ou presque. Les immeubles abritant la banque United Bank of Africa (Uba), la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), entre autres, font partie de cette palette de constructions qui sortent de l’ordinaire. Ces grands et beaux bâtiments embellissent la capitale sénégalaise. Ils confèrent une image enchanteresse et donnent un cachet particulier aux endroits où ils sont nichés. «Le visiteur prend du plaisir à scruter ces immeubles», comme le dit Leyti Sène, «envoûté» par l’attirante bâtisse de la Boa, sise à Ngor.
Source : Presse