
Fixer les jeunes dans leur terroir et inverser la tendance à l’exode rural en contribuant à la création d’emplois, telle est la démarche de rupture adoptée à travers le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). Les Domaines agricoles communautaires (Dac), au nombre de dix, vont mettre en valeur au bout de cinq ans une superficie de 30 mille hectares et nécessiter la mobilisation de cent milliards de francs.
Une nouvelle forme de mise en valeur des terres est née au Sénégal avec le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). Une démarche de rupture qui met en avant l’investissement et l’innovation. Ciblant la composante jeune, le Prodac à travers les Domaines agricoles communautaires (Dac), vise à contribuer à la création d’emplois et à inverser la tendance à l’exode rural en fixant les jeunes dans leur terroir. «Les solutions aux problèmes que vivent (des) agglomérations comme Dakar se trouvent en milieu rural. Et le chef de l’Etat veut injecter des ressources qui puissent contribuer à la mise en place, en milieu rural, d’infrastructures viables avec les jeunes», renseigne le coordonnateur national du Prodac. Autour d’un petit-déjeuner de presse tenu vendredi dernier, Jean Pierre Senghor a décliné les objectifs de sa structure et dit les ambitions que le chef de l’Etat a pour ce créneau qu’il dédie à la jeunesse.
Un budget de cent milliards de francs
Pour accompagner le Prodac, un budget de cent milliards de francs Cfa est prévu dont 10% devant provenir de l’Etat du Sénégal qui a déjà «remis sa quote-part annuelle (de 2014). 2,5 milliards de francs ont été octroyés dans le cadre du Bci (Budget consolidé d’investissement). Pour mettre en place le Dac d’Itato dans la région de Kédougou, le Fonds minier a contribué à hauteur de 500 millions de francs Cfa», indique M. Senghor. «Les partenaires sont en train de venir. La Bid (Banque islamique de développement) est la première institution à avoir donné son accord pour accompagner financièrement le Prodac. Notre objectif est d’arriver à ce que chaque partenaire (pays ou institution) finance un Dac. Progressivement, les ressources vont être mobilisées», annonce le coordonnateur national du Prodac.
Sur un autre registre, Jean Pierre Senghor informe que «les Dac sont des incubateurs de nouveaux entrepreneurs agricoles pouvant permettre un développement agricole. A travers les Dac, on note un changement de démarches par rapport à ce qu’on a connu jusqu’ici. Ce sont des entités économiques viables, des Sociétés à responsabilité limitée (Sarl) avec des jeunes qui s’assurent de la rentabilité de leur investissement. Elles sont composées d’Unités autonomes d’exploitation (Uae) qui sont mises en œuvre par des Gie». Plusieurs objectifs sont visés par l’Etat à travers ces «entités économiques». Il s’agit de «faire en sorte que les vrais acteurs locaux aillent au-delà de l’appropriation. Leur mission est de préparer de vrais professionnels (qui) doivent être épaulés et accompagnés pour qu’ils en soient de vrais». Le Prodac constitue aussi «une réponse à la spoliation des terres» et vient «apporter une réponse à la faiblesse de la pluviométrie».
4 Dac à réaliser en 2015
Le choix des sites devant abriter ces Dacs repose sur deux critères : l’existence de l’eau et de vastes étendues de terres. Quatre Dac sur un total de dix seront pour le moment réalisés «conformément aux instructions du président de la République» qui avait voulu leur mise en place avant 2015 : Itato (Kédougou), inauguré récemment par le Premier ministre, Séfa (Sédhiou), Keur Samba Kane (Diourbel) et Keur Momar Sarr (Louga).
Le coordonnateur national du Prodac indique encore que sa structure prépare «les fermiers de demain pour que l’Anida (Agence nationale de l’insertion et du développement agricole) puisse les (les fermiers) installer dans leurs localités». Seulement, Jean Pierre Senghor ne peut s’empêcher de préciser : «On n’est pas un programme agricole.»
«Là où il faut mettre l’accent, ce sont les transformations. Nous ne produisons pas ce qui n’est pas vendu d’avance», renseigne le coordonnateur national du Prodac, Jean Pierre Senghor, pour mettre en exergue la contractualisation liant les Dac qui doivent mettre en valeur une superficie de 30 mille hectares au bout de cinq ans, durée de vie du programme, à leurs clients et autres partenaires.