L’ex-président angolais José Eduardo dos Santos, mort dans une clinique en Espagne le mois dernier et dont la dépouille a récemment été rapatriée, sera enterré dimanche à Luanda, jour de son 80e anniversaire, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
« Les funérailles de son excellence José Eduardo dos Santos, ancien président de la République d’Angola, auront lieu à Luanda, dimanche 28 août 2022, à 10 heures », selon le communiqué reçu mercredi par l’AFP.
L’ancien chef d’Etat qui a régné sans partage de 1979 à 2017 et accusé d’avoir pillé les richesses du pays au profit de sa famille et ses proches, est décédé le 8 juillet à 79 ans, dans une clinique de Barcelone.
Sa dépouille a été rapatriée en avion samedi.
Une querelle opposait sa veuve et le gouvernement angolais d’une part, qui voulaient rapatrier le corps pour des funérailles nationales, et certains de ses enfants qui y étaient opposés.
Une des filles de l’ancien président, « Tchizé » dos Santos, 44 ans, née d’un premier mariage, souhaitait des funérailles familiales en Espagne où M. dos Santos vivait depuis 2019. Elle a accusé le gouvernement angolais de vouloir instrumentaliser l’enterrement de son père avant des élections qui s’annoncent serrées pour le parti au pouvoir (MPLA).
Un tribunal espagnol a ordonné la semaine dernière le rapatriement en Angola.
Le pays d’Afrique australe, riche en ressources naturelle mais dont une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté, vote mercredi pour choisir ses députés. Le candidat du parti vainqueur sera automatiquement désigné chef d’Etat.
Le président sortant Joao Lourenço, 68 ans et successeur désigné de dos Santos en 2017, brigue un second mandat. Mais le scrutin est annoncé comme le plus serré de l’histoire du pays.
Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du Portugal en 1975, devrait perdre du terrain contre une opposition revigorée.
Dans un contexte d’inflation galopante, sécheresse sévère et vie chère, le candidat de l’opposition, Adalberto Costa Junior, 60 ans, répond à un désir grandissant de « changement ».
M. Lourenço avait surpris en tournant rapidement le dos à son mentor une fois élu, lançant à la surprise générale une vaste campagne anti-corruption et écartant des postes clefs les proches de son ancien mentor.