Le procès réclamé de longue date du massacre d’opposants au stade de Conakry le 28 septembre 2009 s’ouvrira « probablement » le 26 septembre, a déclaré le ministre guinéen de la Justice Alphonse Charles Wright mercredi à la radio française RFI.
Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes dans le stade où étaient rassemblés des milliers d’opposants à la candidature à la présidentielle du chef de la junte, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d’enquête de l’ONU.
Les victimes et leurs proches réclament un procès depuis des années. Les défenseurs des droits poussent aussi à sa tenue, au nom de la lutte contre l’impunité qui est la norme selon eux dans le pays. La Cour pénale internationale (CPI) fait aussi pression et a envoyé cette semaine une délégation en Guinée.
L’instruction judiciaire s’est achevée en décembre 2017, avec le renvoi d’une douzaine de prévenus devant un tribunal, dont Moussa Dadis Camara. Mais le procès a continué à se faire attendre, malgré les multiples engagements des autorités de Conakry, notamment sous le régime de l’ex-président Alpha Condé, renversé par un coup d’Etat militaire en 2021.
« Tout porte à croire que si l’on se fonde sur les instructions de M. le président de la transition, ce procès probablement va avoir lieu à partir du 26 septembre », a déclaré M. Wright, en faisant référence au chef de la junte et chef de l’Etat, le colonel Mamady Doumbouya.
« Je dis probablement parce que c’est une date qui n’est pas encore validée », a-t-il dit en évoquant une validation prochaine.
Le chef de la junte avait demandé mi-juillet l’ouverture du procès avant la date anniversaire du massacre.
« Nous attendons la tenue d’un procès équitable qui respectera les droits de la défense et de la partie civile », a déclaré le Sénégalais Mame Mandiaye Niang, chef de la mission de la CPI arrivée lundi soir à Conakry.
« Nous sommes là pour accompagner ce processus, nous allons faire le monitoring pour voir si tout se passe bien. Nous offrons aussi une forme d’expertise et d’expérience pour assurer la réussite de ce procès », a-t-il précisé.
Moussa Dadis Camara, jusqu’alors en exil au Burkina Faso, était rentré en Guinée en décembre 2021 après y avoir été autorisé par la junte. Il s’était dit « prêt à (se) mettre à la disposition de la justice ».