En sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, le président de la République Macky Sall a pris part à la 77e session ordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies qui débuté depuis hier à New York.
De la justice économique aux effets climatiques, le président de la République du Sénégal s’est fait le porte-voix de l’Afrique sur les questions urgentes au moment d’une crise qui s’annonce inquiétante. Mais le chef de l’État ne s’est pas limité à ce stade pour être le porte-étendard de l’Afrique. Ce mercredi, Macky Sall a participé à une réunion sur la sécurité alimentaire co-organisée par le Sénégal, l’Union Européenne, l’Espagne et les États-Unis.
Une rencontre qui répond bien au thème de cette 77e session sur les solutions transformatrices à des défis interdépendants. Mais c’est encore, à travers son discours, que le président de la République du Sénégal a levé encore, l’équivoque en ce qui concerne la justice alimentaire. Dans son discours, le président Macky Sall a axé on discours sur la crise alimentaire, objet de cette réunion multipartite.
« Sans vouloir dramatiser, la situation actuelle rappelle quelque peu la conjoncture internationale à la fin de la seconde guerre mondiale, qui avait alors conduit l’Assemblée générale des Nations Unies à adopter, le 14 février 1946, la Résolution intitulée Pénurie mondiale des céréales et autres denrées alimentaires. Comme si l’histoire se répétait, il ressort du dernier Rapport de la FAO sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde que plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim ; soit une hausse de 150 millions depuis l’apparition de la pandémie de covid-19 », s’inquiète le président de l’Union Africaine avec la crise liée à la guerre en Ukraine qui n’est pas aussi, sans conséquence.
Par ailleurs, toujours avec ces facteurs favorisant la crise alimentaire, le climat. Il urge alors, d’après le président Macky Sall, de travailler ensemble pour des solutions concrètes.
« Ce qui urge aujourd’hui, c’est d’agir de concert pour assurer l’ouverture et la transparence des marchés des céréales et des engrais, afin que tous les pays puissent y accéder, conformément aux règles commerciales internationales. Ensuite, au-delà des solutions conjoncturelles, il faut créer les conditions d’une production agricole durable, par une approche volontariste et des moyens conséquents », propose Macky Sall qui se réjouit devant la face du monde malgré la crise, en deux ans, des efforts du Sénégal qui a relevé de 75% le budget de sa campagne agricole qui correspond à la période d’hivernage, en plus d’autres programmes de soutien à l’agriculture, engageant les jeunes et les femmes pour accélérer le processus de souveraineté alimentaire.
Le président en exercice de l’Union Africaine africaine salue également les efforts de la Banque Africaine de Développement qui, en mai dernier, a lancé un plan africain d’urgence pour la production alimentaire à hauteur d’un milliard cinq cents millions de dollars, avec l’objectif de produire 37,6 millions de tonnes de cultures vivrières. Elle a également approuvé un total de 1,13 milliard de dollars en faveur de 26 pays au titre de ce plan d’urgence.
Pour terminer son discours, le président Macky Sall considère que s’agissant la coopération avec l’Afrique dans le domaine de l’Agriculture, il demeure important de changer de paradigme, en allant au-delà de la logique d’aide publique au développement et d’assistance humanitaire. Avec 30 millions de km², plus de 60% des terres arables de la planète et d’abondantes ressources hydriques, Macky Sall estime que l’Afrique a le potentiel nécessaire pour se nourrir et aider à nourrir le monde.
« Ce qu’il faut, aussi bien pour l’agriculture que pour l’engrais, c’est bâtir des partenariats rénovés, fondés sur nos complémentarités en ressources naturelles, investissement et technologie, pour produire plus, transformer et créer une prospérité partagée », persiste le président sénégalais.