Ce mardi 15 novembre 2022, TF1 diffuse « Le flic de Belleville », avec Omar Sy. L’acteur, qui cartonne en France comme aux Etats-Unis, s’est installé de l’autre côté de l’Atlantique au côté de sa famille. Et il avait de très bonnes raisons pour cela…
Cela fait maintenant de nombreuses années qu’Omar Sy, sa femme Hélène et leurs enfants ont quitté la France pour s’installer à Los Angeles. Un sacré changement pour l’acteur, qui a grandi en banlieue parisienne, dans un petit appartement HLM. « Tous les gens que je connaissais vivaient comme ça, donc on ne souffrait pas […] Il y avait toutes sortes de gens dans cette cité. Ça m’a ouvert l’esprit », confiait-il en 2016 à Télérama. Mais déjà à l’époque de son enfance, il avait conscience de ne pas être jugé comme les autres, en raison de sa couleur de peau.
Vidéo. La Minute d’Omar Sy
Un acteur lassé par le racisme en France.
Dans cette même interview, la star du film « Intouchables » racontait la douche froide subie en quittant sa cité pour aller à Paris : « Les gens de la banlieue (…) C’est comme ça qu’on nous appelait à Paris. Et c’était une tare, ça voulait dire les Noirs et les Arabes, bien sûr. » Omar Sy, lui, a eu la chance de percer à travers l’humour. Découvert par le grand public grâce au duo qu’il formait avec Fred Testot, c’est le film « Intouchables » qui lui a permis de crever l’écran, ainsi qu’il l’avait confié dans une vidéo produite par Netflix : « Avant ça, j’étais plutôt un comique, je faisais de la télé. Me voir comme un acteur, ce n’était pas un truc (…) Il y a eu le César qui était comme une espèce de validation. »
Mais il en a conscience, le racisme est toujours très présent en France, et il n’a jamais hésité à en parler sans le moindre tabou, que ce soit en dénonçant les violences policières en France, ou via son implication dans le mouvement Black Lives Matter. « Le racisme ça existe, c’est bien présent. Mais heureusement que ça ne m’empêche pas d’avancer. (…) Si j’avais écouté et pris personnellement toutes les remarques et les choses racistes que j’ai entendues depuis que je suis né, je ne serais pas là en train de faire cette interview, je n’aurais pas fait un dixième de tout ce que j’ai pu faire », affirmait-il dans les colonnes de Technikart.
L’acteur estime toutefois que tout le monde n’a pas la même capacité que lui à passer outre : « Effectivement, il y a des gens que ça paralyse, pour qui c’est un vrai frein. C’est là qu’est le souci. Ce sont ces gens-là qu’il faut considérer. » Et de conclure : « Le racisme vient avec un manque de connaissance de l’autre. Et aujourd’hui, il y a de moins en moins d’échanges. Il faut réanimer les interactions entre les groupes – qui se sont d’ailleurs autoproclamés groupes. Mais on fait comment ? Ça, je n’ai pas la réponse. »
Aux Etats-Unis, il a pris un nouveau départ
De « X-Men » à « Jurassic World », Omar Sy a enchaîné les rôles dans des grosses productions hollywoodiennes, et il s’est installé aux Etats-Unis avec sa petite famille. Derrière ce départ, une double volonté. La première : protéger ses enfants de sa propre renommée : « C’était surtout pour que mes enfants puissent grandir avec un père anonyme… Je n’avais pas les clés pour les élever et les protéger dans un pays où j’étais une personne connue », avait-il confié au média La Nouvelle République en février 2019.
Mais aussi, pour fuir le racisme qu’il pouvait subir dans son pays natal : « Ce que j’aime avant tout : là-bas, je suis un Français, et pas un Noir. Dans À vif !, le film sur la cuisine avec Bradley Cooper et Sienna Miller, le réalisateur voulait expressément un acteur français. Idem pour Jurassic World. La couleur de peau n’entrait pas en ligne de compte. C’est reposant », confiait-il à Télérama en 2016. Même son de cloche dans sa vidéo pour Netflix à l’occasion de la sortie de la série « Lupin » : « On m’appelle souvent pour les rôles du Français. Ce qui est assez paradoxal, c’est qu’il y a toujours un moment donné où on te colle une étiquette. Là-bas je suis ‘le Français’. C’est marrant. (…) Ça me va d’être ‘le Français’, c’est ce que je suis ! Il n’y a pas de honte à ça. » Il est en paix avec lui-même, et c’est tout ce qui compte à ses yeux.