Economiste spécialiste en économie de développement, Amadou Aly Mbaye pense que les infrastructures sont prépondérantes dans le développement.
Economiste spécialiste en économie de développement, Amadou Aly Mbaye pense que les infrastructures sont prépondérantes dans le développement. Sous ce rapport, le Professeur des universités, par ailleurs recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, croit à l’investissement dans ce segment de l’économie.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a organisé un panel de haut niveau avec le bureau de la Banque mondiale au Sénégal. Il portait sur la situation économique du Sénégal. Parmi les panelistes autour de la table, il y avait Aminatou Hélène Ba, économiste pays pour la Banque mondiale, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique de l’ouest et du centre, Ousmane Diagana, la Professeure à l’école supérieure polytechnique au département gestion, Fatou Diop Sall et l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Andrew Dabalen. Le panel a été présidé par le Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, Pr Amadou Aly Mbaye. Toutefois, au cours des discussions, il a tronqué sa casquette d’officiel contre sa stature de spécialiste en économie de développement.
Ainsi, l’ancien doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion a évoqué la question de la prépondérance des infrastructures dans le développement. Une question qui suscite souvent beaucoup de commentaires, notamment dans les médias. « Je vais corriger une erreur assez fréquente dans les médias. On a l’habitude de dire que les infrastructures ne se mangent pas. En économie, on appelle cela le sophisme qui veut dire une déclaration plausible mais fausse. C’est faux ! Les infrastructures se mangent ! » tonne le Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop.
Poursuivant, le Pr Amadou Aly Mbaye ajoute : »Dans le panier de consommation des ménages, il n’y a pas de biens alimentaires. Et cela, même les étudiants en première année le savent. Les ménages vivent de nourritures mais aussi de logements. Ils vivent de transport, d’électricité, d’eau et d’assainissement. Mais qu’est-ce qui produit cela ? Mais ce sont les infrastructures ». D’après l’économiste, les infrastructures produisent des services qui entrent dans le panier de la ménagère. Donc, martèle-t-il, investir sur les infrastructures, c’est booster la croissance et améliorer le bien-être social.
LA BANQUE MONDIALE VA APPUYER L’UNIVERSITE
En marge du panel, le Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop a indiqué, dans la construction du capital humain, que la Banque mondiale va désormais appuyer l’Université. « C’est un changement important de paradigme. Parce que depuis longtemps, on comparaît le taux de rendement interne privé etle taux de rendement social. Un médecin gagne plus de son éducation que l’Etat. Donc, il fallait que le médecin contribue plus à sa formation que l’Etat à sa formation. Ce sont ces genres de généralisation qui font que les étudiants contribuent plus à leur éducation », s’est-il réjoui avant d’ajouter : « Ce n’est pas tout à fait faux, mais ils négligent un aspect assez important de l’enseignement supérieur ». Car, souligne le Pr Amadou Aly Mbaye, l’enseignement supérieur joue un rôle amplificateur pour la croissance.