Les mémoires de Me Doudou Ndoye sont pleins de révélations. Abordant la situation des élus de l’Assemblée nationale, l’ancien député a démontré dans ses mémoires que sur le plan juridique, «les députés sénégalais n’existent pas».
Me Doudou Ndoye a édité le premier tome de ses mémoires intitulés : «Le Temps des juristes, gouvernement des hommes». Un ouvrage de 206 pages, rédigé avec beaucoup de difficultés, traduit ce qu’il croit pouvoir et devoir dire afin que ses expériences servent pour les autres générations. Dans cet ouvrage, Me Ndoye dévoile que sur le plan juridique, les députés sénégalais n’existent pas.
Les mémoires de Me Doudou Ndoye sont pleins de révélations. Abordant la situation des élus de l’Assemblée nationale, l’ancien député a démontré dans ses mémoires que sur le plan juridique, «les députés sénégalais n’existent pas».
Selon l’ancien garde des Sceaux, les députés ne peuvent pas se prononcer sur tout ce qui touche aux affaires. «Ce qu’on appelle le monde des affaires, tout ce qui touche à l’argent, au commerce, à l’industrie, aux contrats qui permettent aux Sénégalais de réguler leur vie, doit être régulé par des lois or ces lois ne sont pas faites par des députés du Sénégal, ça ne les regarde pas. Notre vie, l’argent qu’on gagne, dépense, le commerce qu’on fait, les voitures qu’on achète, les boutiques qu’on loue, les industries, rien ne regarde les députés du Sénégal. Ce n’est pas leur problème, ils n’ont pas le droit de voter des lois sur ça. Ces lois sont préparées ailleurs, on ne sait même pas par qui, elles sont signées par des ministres, et puis c’est tout. Or nous avons élu des députés pour qu’ils nous représentent là où sont votées les lois qui dirigent le peuple et les députés n’ont pas le droit de le faire. Parce qu’on a créé une organisation qui leur interdit de le faire», révèle l’ancien député.
Poursuivant dans la même veine, il lance. : «Nos députés ne sont pas concernés par notre vie. Ils ne sont concernés que par la politique, le budget qui est voté. C’est depuis presque 30 ans et personne ne cherche à enlever cela. Je crois que cela doit être corrigé.» Seulement, cette restriction ne s’impose pas seulement aux élus, la justice est également tenue en respect par rapport à l’économie du pays. «Les juges les plus importants du Sénégal, qui sont de la Cour suprême, ne peuvent pas juger ce genre de chose. Interdit ! Le boutiquer sénégalais qui paye son loyer à 300 mille francs, quand il a un procès, il va le tenir à Abidjan. C’est ça le droit ! Le vrai droit, c’est ça ! Ce n’est pas être député ou président…, tout le reste, c’est de la sociologie», plaide maitre Ndoye.
Interpellé sur ce qu’il y a lieu de faire, l’avocat au barreau du Sénégal exhorte : «Il faut que le Président s’intéresse à cette question, qu’il invite les autres Présidents des pays concernés à corriger ça. Tout ce qui est fait par des hommes doit être corrigé par des hommes au fur et à mesure de l’évolution des sociétés humaines». Il précise dans la foulée qu’il s’agit d’accords internationaux signés en 1998 par «nos présidents et les députés qui étaient là à l’époque», ajoute le leader de l’Union pour la République (Upr), un parti créé en 2000.
LA QUESTION DE LA TERRE
Issu de la communauté léboue du Cap-Vert, Me Doudou Ndoye pense que «a question de la terre est la plus importante ». Il avait, dit-il l’honneur d’essayer de changer les lois, mais il n’était pas parvenu à le faire ; mais c’est une chose qu’il faut étudier. Il y a des problèmes importants et il est disposé à participer à l’étude de ces cas pour arriver à proposer des solutions concrètes dans les zones du Sénégal où on a besoin d’assurer la paix sociale, indique le candidat en lice lors de la Présidentielle de 2012.
Pour l’ancien ministre de la justice sous le Président Diouf (1983-1986), ce qui est essentiel à retenir dans ses mémoires, c’est ce qu’il a dit de son défunt père, El hadj Gom Ndoye, brigadier-chef au commissariat central de Dakar. « C’est la même chose que j’ai dite de Ibrahima Famara Sagna : ces deux personnes ont donné la preuve à travers le soutien qu’ils m’ont apporté ; ils ont fait confiance à la jeunesse. L’essentiel de ce que l’on doit dire ou retenir est que nous devons faire confiance à la jeunesse. Ce, d’autant que nous avons été jeunes, avons vécu comme tel, et avons perturbé aussi les moins jeunes. Donc, nous devons accepter d’être perturbés par les moins jeunes… Si on devait résumer toutes les parties de ma vie que j’ai exposées, cela devrait se résumer ainsi», souligne Me Doudou Ndoye en marge de la cérémonie de dédicace du tome 1 de ses mémoires.