KOLDA : à la découverte de Mariama Sabaly, une jeune femme conductrice de tracteur agricole…

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Pour ce mois de mars dédié aux femmes, Dakaractu/Kolda est allé à la découverte de Mariama Sabaly, une jeune femme de 22 ans, conductrice de tracteur agricole. Ayant quitté l’école en classe de cinquième pour manque de moyens, elle a su très tôt saisir sa chance en intégrant le club des jeunes filles leaders du centre conseil ado de Kolda.

C’est grâce à ce club qu’elle a pu faire sa formation en conduite et maintenance d’engins agricoles. Et en même temps, elle a pu bénéficier d’une formation en agriculture. Ainsi, munie de son permis poids lourd, elle fera des stages au Sénégal (Kounkané) et en Guinée Bissau.

Malgré les réticences au sein de la famille, elle a su surmonter ces préjugés sociaux qui voyaient mal qu’une fille s’adonne à des métiers réservés généralement aux hommes. Aujourd’hui, avec une expérience riche, elle demande l’aide des autorités locales et de l’État pour avoir un emploi stable. En ce sens, elle invite ses consœurs à croire en leurs capacités en évitant de tomber dans la facilité qui engendre grossesses et mariages précoces.

À l’en croire, « j’ai fait une formation en conduite et maintenance des engins agricoles en bénéficiant en même temps d’une formation en agriculture. Aujourd’hui, je suis détentrice d’un permis de poids lourd me permettant de conduire les tracteurs depuis un an. » D’ailleurs, poursuit-elle, « je viens de terminer un stage de deux mois à Kounkané et en Guinée Bissau. Durant ces stages, je me levais à cinq heures du matin pour descendre à 23 heures. » Revenant sur son choix, elle précise : « j’ai opté pour ce métier car j’aime l’agriculture. Pour y arriver, il m’a fallu dominer les préjugés sociaux et ma peur. Pour moi, c’est un métier aussi bien pour les hommes que pour les femmes. À mes débuts, on m’a posé beaucoup de questions sur les raisons de mon choix pour un tel métier. Pour moi, seule la qualification compte puisqu’il faut travailler pour subvenir à mes besoins sans m’adonner des choses inutiles. »

Sur son parcours, elle explique : « par manque de moyens j’ai dû arrêter mes études en classe de cinquième en vivant très mal cette situation. C’est pourquoi, quand l’occasion s’est présentée, je l’ai saisie, tout suite sans hésiter. C’est ainsi que je suis devenue une jeune-femme conductrice de tracteurs. Et à Kounkané, les femmes dans les champs et les rizières étaient étonnées de me voir dans le tracteur. Pour moi, tous les métiers sont bons, il faut juste donner le meilleur de soi pour s’en sortir… Je n’aime pas tendre la main ou la facilité. C’est pourquoi, j’invite les filles à se former pour avoir une qualification professionnelle. En ce sens, je pense que cela va renforcer la lutte contre les grossesses et mariages précoces.»
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Dans la même dynamique, elle lance un appel « aux autorités locales et l’État pour accorder un regard attentif aux jeunes et surtout aux filles le plus souvent vulnérables pour leur faciliter l’emploi. » Dans le même sillage, elle soutient : « j’ai déposé un peu partout mon dossier dans les entreprises et j’attends les réponses. La seule chose que je voudrais est de travailler car cela va m’éviter les tentations… »

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