Cette ville devait être construite en plusieurs phases, la première devant comprendre des infrastructures telles que des routes, un campus universitaire, un centre commercial, des résidences, des hôtels, un poste de police, une école, un centre de traitement des déchets et une centrale solaire. L’objectif initial était d’achever la première phase de la ville d’ici la fin de l’année 2023.
Cependant, après de multiples retards, peu de progrès ont été faits sur le terrain depuis la cérémonie de lancement en 2020.
Jeune Afrique a mené une enquête sur ce projet fascinant et a interrogé l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, qui a livré un jugement sévère sur le promoteur du projet, l’artiste sénégalo-américain Akon. Selon lui, Akon a peut-être abordé le projet comme s’il écrivait une chanson, sans réaliser la complexité de la construction d’une ville. Atépa souligne qu’il est crucial de comprendre que la construction d’un bâtiment est une affaire sérieuse, mais que la construction d’une ville est encore plus importante et doit être prise au sérieux.
D’autres experts partagent l’avis de Pierre Goudiaby Atepa et expriment leur scepticisme quant au projet. Xavier Ricou, architecte qui a travaillé à l’Agence sénégalaise pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX), critique la façon dont le projet a été conçu en amont. Selon lui, on ne peut pas commencer un projet d’urbanisme en créant simplement un film en 3D pour le promouvoir. Il faut consacrer au moins cinq années aux études préalables avant de donner le premier coup de pioche sur un projet aussi ambitieux que celui-ci.