La ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, dont le pays préside le G20 cette année, a déclaré jeudi qu’elle s’attendait à trouver « rapidement » un accord sur la restructuration de la dette concernant plusieurs pays en défaut, notamment le Ghana, la Zambie ou le Sri Lanka.
« Une fois que vous avez reconnu la nécessité d’agir à temps et rapidement, cela va plus vite, je m’attends à un accord concernant la plupart de ces pays », a déclaré Mme Sitharaman lors d’une conférence de presse.
Les pays concernés, tout particulièrement la Zambie et le Sri Lanka, ont fait défaut sur leur dette internationale depuis deux ans et sollicité l’aide du Fonds monétaire international (FMI) afin de remettre leur économie sur les rails.
Mais l’augmentation du nombre de créditeurs et l’importance prise en particulier par la Chine n’ont pas permis de parvenir à un accord de restructuration, nécessaire pour débloquer l’aide du FMI.
L’institution ne veut en effet pas débloquer de fonds tant qu’elle n’a pas l’assurance que l’ensemble des créditeurs bilatéraux ont accepté la restructuration, souhaitant que les moyens mis à disposition des pays endettés ne soient pas consacrés à leur dette.
La Chine estimait jusqu’ici que les institutions financières internationales (IFI) devaient aussi assumer une partie de la perte financière induite par la restructuration, une position qui semble avoir évolué ces derniers jours.
La ministre indienne a par ailleurs assuré que des avancées avaient été réalisées dans les discussions concernant la réforme des banques multilatérales de développement ainsi que le financement de la lutte contre le réchauffement climatique, ajoutant que les proposition indiennes avaient été « très appréciées » par l’ensemble des membres du G20.
« Nous espérons avoir quelque chose sur la table pour juillet », a-t-elle précisé.
« Concernant le financement lié au climat, la discussion va dans le bon sens. Pas seulement la teneur des discussions mais le nombre de réunions prévues sur le sujet, ainsi que le fait de se pencher sur le coût de la transition », a ajouté Nirmala Sitharaman.
La question du financement de la transition des pays en développement et émergents est un point majeur des discussions avec les économies avancées.
Les pays émergents et en développement estiment que les économies avancées doivent participer au financement de leur transition, insistant sur le fait que le réchauffement climatique est principalement causé par les pays développés et qu’ils sont les premiers à en subir les conséquences.
Les demandes concernent tant une aide pour financer la résilience des économies des pays en développement et émergents face au réchauffement climatique que le transfert de technologies pour leur permettre de poursuivre leur développement.
Le FMI a estimé à 1.000 milliards de dollars par an, sur les prochaines années, les besoins en la matière.