Souleymane Bachir Diagne, philosophe | Les grands entretiens d’Yves Thréard

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Yves Thréard reçoit le philosophe et professeur sénégalais Souleymane Bachir Diagne. Souleymane Bachir Diagne constate avec regret le recul de la démocratie en Afrique et dans le monde ainsi que la propagation de l’idée selon laquelle l’efficacité serait l’apanage des régimes autoritaires. Si ce recul se manifeste en Afrique par une multiplication des coups d’État, d’autant plus inquiétants que la jeunesse défile pour les saluer, le philosophe se réjouit qu’une partie des dirigeants africains ne s’accommodent plus de ces violations des ordres constitutionnels. Souleymane Bachir Diagne tient à rappeler dans cet entretien que l’objectif de la démocratie n’était pas le développement mais « une ouverture des possibles », et qu’il est désormais nécessaire de convaincre et d’éduquer afin de contrer ce scepticisme démocratique. Au cours de l’émission, le philosophe évoque la tradition démocratique très ancienne du Sénégal, les spécificités de son contrat social et demeure convaincu que « l’exception sénégalaise finit toujours par triompher ». Admiratif de Léopold Sédar Senghor et de sa philosophie du métissage, de la rencontre et du dialogue des cultures, il regrette la pensée de rupture adoptée aujourd’hui par une partie de la jeunesse africaine « bouillonnante », aux antipodes de la philosophie senghorienne. Il réalise également au cours de cette émission l’exégèse de certains des propos du philosophe et nous invite à revenir aux origines bergsoniennes de ses concepts. Souleymane Bachir Diagne se désole d’une tendance puissante aux enfermements identitaires, insiste sur la nécessité de maintenir des interprétations ouvertes de la religion, « à société ouverte, religion dynamique », et salue l’héritage du philosophe Mohammad Iqbal, porteur d’un islam du pluralisme. Quant à l’avenir du continent, il pose un regard lucide sur les immenses défis que posent les prospections démographiques à l’Afrique, continent qu’il considère désormais incontournable en raison du poids de ses partenariats commerciaux. Soixante ans après la vague des indépendances, l’Afrique, berceau de l’humanité, est présentée aujourd’hui comme celui de l’avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ? Dans un contexte international en perpétuel mouvement, Yves Thréard s’intéresse à l’influence grandissante de l’Afrique sous tous ses aspects, en donnant à la parole à Calixthe Beyala, Oswalde Lewat, Alain Mabanckou, Boualem Sansal et Lionel Zinsou, pour des « Souvenirs et avenir d’Afrique ».

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