Condamné par la Cour d’appel à trois ans de prison, dont un an ferme, dans l’affaire des « écoutes », l’ancien président a décidé de se pourvoir en cassation. Dans un entretien publié jeudi, il clame son innocence et promet d’aller « jusqu’au bout ».
Au lendemain de sa condamnation en appel, Nicolas Sarkozy riposte. Condamné mercredi par la Cour d’appel de Paris à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influences dans l’affaire des écoutes liée au financement de sa campagne victorieuse pour l’élection présidentielle de 2007, l’ancien président de la République de 2007 à 2012 a clamé son innocence dans un entretien accordé au Figaro, publié jeudi.
« J’irai jusqu’au bout, car je répète : je n’ai rien fait de condamnable. Il n’est pas question que je baisse les yeux », a lancé Nicolas Sarkozy (membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère, propriétaire du JDD), qui a formé un pourvoi en cassation à la suite de la décision de la Cour. Avant lui, aucun président n’avait été condamné à de la prison ferme. Sa peine de trois ans d’inéligibilité a également été maintenue.
Des « magistrats dans un combat politique »
Selon le fondateur de l’UMP, « les principes essentiels de (la) démocratie ont été foulés au pied […] dans le seul but de construire à tout prix une culpabilité ! », faisant notamment référence à la magistrate à l’origine de la décision prononcée mercredi.
Dans un entretien accordé au Monde en janvier 2009, Sophie Clément, juge d’instruction au pôle financier à cette époque, critiquait la proposition de réforme de la justice du gouvernement de Nicolas Sarkozy. La réforme prévoyait une substitution de la fonction de juge d’instruction par un juge de l’instruction.
« Certains magistrats sont dans un combat politique […] N’aurait-elle pas dû se déporter, plutôt que de juger un homme qu’elle avait publiquement mis en cause de manière aussi véhémente ? Imaginez qu’il se soit produit l’inverse. Si un juge soutenant mes idées politiques avait été désigné… Quel scandale immense cela aurait provoqué ! » a fustigé Nicolas Sarkozy.
Procès à venir
L’ex-homme fort de la droite n’en a pas terminé avec les démêlés judiciaires. À l’automne, il sera rejugé en appel dans l’affaire Bygmalion. Il pourrait également faire l’objet d’un troisième procès, lié à l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007. Alors que le Parquet national financier (PNF) a requis, le 11 mai, un renvoi en correctionnelle, Nicolas Sarkozy s’est défendu jeudi en assurant que « le dossier est vide ». « La vérité finira par triompher » a t-il promis.