L’annonce vient mettre un point final à de longues tergiversations concernant ce bâtiment à l’histoire chargée. L’immeuble autrichien où Adolf Hitler est né en 1889 va accueillir « un commissariat de police ainsi qu’un centre de formation aux droits de l’Homme », a annoncé le ministère autrichien de l’Intérieur dans un communiqué ce mercredi. L’installation de la police dans les lieux avait déjà été annoncée en 2020.
Une commission d’experts avait été réunie pour émettre des recommandations sur l’utilisation de ce bâtiment en 2016, alors que l’État autrichien étudiait la possibilité d’en récupérer la propriété. C’est ce qui a été acté par une loi publiée en janvier 2017.
La commission avait recommandé « de privilégier une utilisation sociale-caritative ou officielle-administrative de la propriété ». Elle avait aussi préconisé de n’en faire aucune utilisation « qui pourrait de quelque manière que ce soit favoriser une association ultérieure avec Hitler en tant que personne ou une identification avec le national-socialisme », via un musée par exemple. Les craintes étaient notamment que le lieu attire et réunisse des néo-nazis souhaitant rendre hommage à Hitler. Ce dernier a vécu cinq ans dans ce bâtiment de Braunau am Inn, à proximité de la frontière avec l’Allemagne.
Une démolition écartée
Une démolition de l’immeuble a également été écartée. Elle serait perçue « comme une ignorance de la responsabilité historique de l’Autriche dans le nazisme », a souligné le ministère de l’Intérieur ce mercredi. Une démolition serait aussi « légalement impossible en raison des obligations de la loi d’expropriation créée spécifiquement » pour ce lieu, « qui oblige le gouvernement fédéral à continuer à l’utiliser de manière significative », a-t-il ajouté.
« Nous devons faire face à notre passé et donner à cet endroit chargé d’histoire une perspective de vie », a déclaré Oliver Rathkolb de l’Institut d’histoire contemporaine de l’Université de Vienne, cité par le ministère de l’Intérieur.
Le bâtiment sera notamment utilisé pour former des policiers à la défense des droits de l’Homme. Le coût total de la rénovation, retardée en raison de la pandémie de Covid-19, est estimé à 20 millions d’euros. Elle devrait être achevée d’ici 2026.