Justine Triet est sacrée pour le film « Anatomie d’une chute ». C’est seulement la 3e fois de l’histoire du Festival de Cannes qu’une femme réalisatrice remporte la Palme.
CANNES – Clap de fin pour cette 76e édition. Après douze jours de compétition pour les 21 longs-métrages sélectionnés, le jury du Festival de Cannes 2023 présidé par Ruben Östlund a remis ses prix ce samedi 27 mai lors d’une cérémonie de clôture animée par Chiara Mastroianni. Et de désigner le successeur de Sans Filtre du cinéaste suédois.
Cette année, c’est la Française Justine Triet qui remporte la Palme d’or pour Anatomie d’une chute. À travers le procès d’une veuve accusée du meurtre de son compagnon, la réalisatrice opère une déconstruction patiente (2H30) des dynamiques de pouvoir dans un couple d’artistes aisés. L’actrice Sandra Hüller – aussi à l’affiche de Zone of Interest, Grand Prix – y excelle notamment. Le film sortira au cinéma le 23 août.
Parmi les autres prix de la soirée, le prix d’interprétation féminine revient à l’actrice turque Merve Dizdar dans Les Herbes sèches du cinéaste Nuri Bilge Ceylan. Et celui d’interprétation masculine a été remis à Koji Yakusho, acteur japonais qui incarne un salarié des toilettes publiques de Tokyo dans Perfect Days de Wim Wenders.
Le prix de la mise en scène est allé au réalisateur français Tran Anh Hung pour La passion de Dodin Bouffant, adaptation en costumes d’un roman sur la gastronomie, avec Juliette Binoche et Benoît Magimel. Quant au Grand Prix, remis par les deux réalisateurs légendaires Quentin Tarantino et Roger Corman, il revient à Zone of Interest de Jonathan Glazer.
Extrêmement maîtrisé, ce film rappelle l’effroyable « banalité du mal » en décrivant de manière clinique et glaçante la vie quotidienne nonchalante de la famille du commandant du camp d’extermination nazi d’Auschwitz. Il est adapté du livre de Martin Amis, décédé le jour de la projection à Cannes, le 19 mai dernier.
Le palmarès complet
Palme d’or : Anatomie d’une chute de Justine Triet
Grand prix : The Zone of Interest de Jonathan Glazer
Prix d’interprétation féminine : Merve Dizdar dans Les Herbes sèches (de Nuri Bilge Ceylan)
Prix d’interprétation masculine : Koji Yakusho dans Perfect days (de Wim Wenders)
Prix du jury : Les feuilles mortes de Aki Kaurismaki
Prix de la mise en scène : La passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung
Prix du scénario : Monster de Kore-Eda Hirozaku
Caméra d’or : L’arbre aux papilllons d’or de Thien An Pham
Palme d’or du court-métrage : 27 de Flóra Ana Buda
Mention spéciale du court-métrage : Far de Gunnur Martinsdóttir Schlütter