Concert à la Place Faidherbe : Cheikh Lo, un conquérant à Ndar

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Les artistes musiciens qui monteront prochainement sur la scène de la 24ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis auront du pain sur la planche. Le chanteur sénégalais Cheikh Lo a en effet placé très haut la barre. Il a servi un concert exceptionnel jeudi pour sa première participation au festival.

Cheikh Lo en concert à la place Faidherbe
Cheikh Lo © Malick MBOW

Les organisateurs du Saint-Louis jazz n’ont pas regretté d’avoir invité Cheikh Lo à se produire sur la scène du festival. Son passage qui a été une découverte pour le nombreux public restera certainement gravé pendant longtemps dans les mémoires. Jusque-là réservés et en quête de véritable ambiance, les férus de bonne musique ont été servis à volonté par le «Baye Fall» de la musique sénégalaise. Sa guitare autour de la ceinture, armé de sa voix et accompagné par le Ndiguel Band, il a transporté le public dans une longue randonnée de sonorités diverses, où se sont croisés jazz, funk, salsa, mbalakh pur et dur, entre autres, au grand bonheur du public qui, pour ce deuxième jour, est entré pleinement en communion avec les tenants de la scène.
Le vent qui soufflait sur la Place Faidherbe, enveloppant le paysage d’un froid glacial, n’a plus pu produire ses effets. Le devant de la scène s’est retrouvé transformé en dancing. Le public gagné par la chaleur de cette communion ne voulait plus en voir la fin. Partout sur la place, ça chantait et dansait à tout rompre. Sur scène, les musiciens ont relevé le défi et maintenu le tempo avec des rythmes parfois endiablés, où se mélangeaient allègrement tambour, guitare basse, saxophone pour le grand plaisir du public.
Les thèmes développés par l’artiste se résument en général au guide de la confrérie mouride dont les hauts faits et le parcours sont retracés. L’unité africaine, les guerres et la soif du pouvoir sont aussi évoquées par le lauréat du prix Womex world music expo qui a profité de son face-à-face avec le public pour faire un plaidoyer en faveur de la lutte contre l’apatridie. Un phénomène qu’il faut combattre, a-t-il dit, surtout en Afrique de l’Ouest qui compte, selon lui, 1 million d’apatrides.
Comblé d’avoir joué sur la scène de Saint-Louis pendant plus d’une heure trente minutes, le chef de file du Ndiguel Band a magnifié le courage des organisateurs du Festival international de jazz de Saint-Louis et fustigé l’attitude de certains artistes qui, pour des raisons non expliquées, ont choisi de ne pas honorer leur engagement vis-à-vis du festival. «Il faut que la vie continue, j’ai joué sans pression» a-t-il réagi en fin de concert, tout en invitant les Sénégalais à vivre sans peur du terrorisme car, pour lui, «c’est un phénomène qu’il faut combattre avec force».
cndiongue@lequotidien.sn

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