Depuis le lancement de Threads, l’application de Meta qui souhaite concurrencer Twitter, la rivalité entre Elon Musk et Mark Zuckerberg atteint des sommets. Tweets insultants, appel à se battre… ils vont toujours plus loin dans la provocation.
« Zuck est un cocu », « Je propose un concours de taille de pénis »… Voici le genre de messages peu distingués que l’on peut lire ces derniers jours sur le compte Twitter d’Elon Musk. Ces attaques, émanant du patron de Space X et visant directement Mark Zuckerberg, se sont multipliées sur les réseaux sociaux depuis le lancement de Threads, l’application de Meta, maison mère de Facebook. Ce nouveau réseau social signé Mark Zuckerberg, qui n’est pour l’instant pas disponible en Europe, a franchi la barre des 100 millions d’utilisateurs en seulement cinq jours. Un record. De son côté, depuis son rachat par Elon Musk pour 44 milliards de dollars, Twitter ne fait que perdre des usagers. De quoi susciter une haine visiblement viscérale entre les deux milliardaires.
Depuis plusieurs années déjà, les deux prétendants au trône de la Silicon Valley s’accrochent régulièrement sur les réseaux sociaux, fustigeant l’un et l’autre leur vision opposée sur des sujets tels que l’intelligence artificielle. Jusqu’à se mettre au défi de s’affronter physiquement, à la façon des arts martiaux. Le 20 juin dernier, Elon Musk s’est dit « prêt » à un combat de MMA contre Mark Zuckerberg, dont ni la date, ni le lieu n’ont été spécifiés. Ce à quoi l’intéressé a répondu « Envoie-moi l’adresse ». Ce mardi, le créateur de Facebook et adepte des arts martiaux a d’ailleurs posté sur Instagram, en guise d’invitation, une photo de lui torse nu, aux côtés de deux champions de MMA.
Les dissensions entre les deux hommes ont atteint leur paroxysme avec l’arrivée de l’application Threads, le 6 juillet dernier. Elon Musk s’est attaqué de nouveau à Mark Zuckerberg en répondant avec ironie au tweet d’un internaute comparant le logo de l’application de Meta à un ver solitaire. Quelques jours plus tard, le patron de Facebook a renchéri dans les provocations puériles en répondant à un tweet de la chaîne de restauration Wendy’s l’incitant à aller dans le « space » pour « mettre Musk vraiment en colère ». Ici le mot « space » évoque l’espace en référence à Space X, la société d’Elon Musk mais aussi les salons d’échanges audio de Twitter.
Le milliardaire sud-africain a répondu à la publication, l’accusant au passage de protéger la parole des marques. Il a alors tweeté : « Zuck est un cocu. Je propose un vrai concours de taille de pénis ». Ce dernier message a, depuis, récolté 58 000 likes.
La rivalité entre les deux hommes a désormais dépassé ces provocations dignes d’une « cour de récré ». Dès la mise en ligne de Threads, Twitter a menacé d’attaquer Meta en justice, l’accusant d’avoir enfreint des secrets industriels. D’anciens employés mis à pied par Elon Musk à son arrivée à la tête du réseau social auraient rejoint la concurrence en livrant « des secrets commerciaux de Twitter et d’autres informations hautement confidentielles », selon l’avocat Alex Spiro qui a envoyé une lettre à Zuckerberg, citée par le média américain Semafor.
Deux conceptions qui s’opposent
Elon Musk compte bien étouffer la concurrence dans l’œuf, alors qu’il est accusé de « détruire » Twitter depuis qu’il en a pris la tête. Début juillet, le réseau de microblogging a restreint la lecture journalière à 10 000 tweets pour les comptes vérifiés, 1 000 pour les non vérifiés et 500 pour les nouveaux comptes. Autre réforme très critiquée depuis l’arrivée de Musk, Twitter Blue, un service payant qui permet aux utilisateurs de bénéficier d’avantages tels que la modification des tweets ou la mise en avant des publications via l’algorithme. Régulièrement, Elon Musk est accusé de favoriser la désinformation sur Twitter. Le principal intéressé, affirme, lui, favoriser la liberté d’expression et la « liberté d’être soi-même » sur la plateforme comme il l’a tweeté ce mardi.
Une vision qui semble partagée par un des leaders des talibans, Anas Haqqani pour qui « Twitter n’a pas une politique intolérante comme Meta. Les autres plateformes ne peuvent pas le remplacer », a-t-il ajouté. Du côté de Threads, Mark Zuckerberg assure que « la vision du réseau social est de créer un espace public ouvert et amical pour la conversation », un concept opposé à Twitter régulièrement critiqué pour être rempli de clashs houleux et de débats hystériques. La rivalité entre les deux milliardaires n’est pas près de s’arrêter.