Le pouvoir turc prévoit de soumettre en juin au Parlement une révision de la Constitution qui permettra au président Recep Tayyip Erdogan de renouer avec son parti, dans le cadre d’une transition complète à un système présidentiel, a-t-on appris vendredi de source proche du pouvoir. Cette « mini-révision » doit concerner quelques articles de la loi fondamentale afin que l’homme fort du pays puisse devenir un « président partisan » et reprendre officiellement ses liens avec le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) qu’il a fondé et dirigé jusqu’à son élection à la magistrature suprême, en 2014.
Vers une présidentialisation du système politique Cet amendement s’inscrit dans le cadre d’un passage complet avec une modification historique de la loi fondamentale à un régime présidentiel qui n’est pas d’actualité pour l’heure car l’opposition parlementaire y est très hostile. M. Erdogan appelle de ses voeux à une présidentialisation du système politique turc afin de rompre avec neuf décennies de tradition parlementaire.
Erdogan tout-puissant L’homme fort du pays, qui possède déjà un pouvoir politique, économique et médiatique inégalé dans l’histoire moderne de la Turquie, même s’il est censé être neutre et au dessus des partis politiques, a nommé en début de semaine un fidèle allié, Binali Yildirim, à la tête de l’exécutif sur lequel il a accru son contrôle. L’opposition dénonce une voie vers la « dictature » L’opposition qui accuse M. Erdogan de vouloir marcher vers le pouvoir absolu, voire une « dictature », s’est déclarée opposée à ce que le chef de l’Etat puisse reprendre ses liens avec l’AKP.