La Cedeao condamne fermement les violences en Guinée-Bissau

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La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fermement condamné les violences de vendredi « et toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel » en Guinée-Bissau, où la situation est calme samedi matin.

Portrait d'Umaro Embalo - Président de la République de Guinée Bissau © Malick MBOW
Portrait d’Umaro Embalo – Président de la République de Guinée Bissau © Malick MBOW

Des affrontements entre les éléments de la Garde nationale, retranchés dans une caserne du sud de la ville, et les forces spéciales de la Garde présidentielle, ont éclaté la nuit de jeudi à vendredi, faisant au moins deux morts selon un responsable militaire.

Un autre responsable militaire, qui s’est exprimé samedi sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité de la situation, a affirmé que six soldats blessés ont été évacués vers le Sénégal voisin.

Le calme est revenu vendredi en milieu de matinée avec l’annonce de la capture ou la reddition du commandant de la Garde nationale, le colonel Victor Tchongo.

La Cedeao, dans un communiqué publié samedi, « condamne fermement les violences et toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel et l’État de droit en Guinée-Bissau », appelant « à l’arrestation et à la poursuite des auteurs de l’incident ».

Elle « exprime son entière solidarité avec le peuple et les autorités constitutionnelles de la Guinée-Bissau ».

Vendredi, l’ONU avait appelé au respect de l’Etat de droit et exhorté les membres des forces de sécurité et des forces armées « à continuer de s’abstenir de toute ingérence dans la politique nationale ».

Les éléments de la Garde nationale ont fait irruption jeudi soir dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’Etat au Trésor public, Antonio Monteiro, selon des responsables de l’armée et du renseignement.

Les deux membres du gouvernement étaient interrogés par la police judiciaire à propos d’un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’Etat, sur instruction du procureur général, nommé par le président. La Garde nationale répond, elle, essentiellement au ministère de l’Intérieur, dominé – comme les principaux ministères – par le parti historique PAIGC après la victoire de la coalition qu’il menait aux législatives en juin 2023.

Les deux membres du gouvernement ont été récupérés sains et saufs. Ils ont à nouveau été placés en détention.

Le président Umaro Sissoco Embalo, élu en décembre 2019 pour cinq ans, se trouve à Dubaï pour assister à la 28e conférence des Nations Unies sur le climat (COP28).

La Guinée-Bissau accuse une instabilité politique chronique et a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups de force, le dernier en février 2022.

AFP

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