La chaleur des égouts permet de réchauffer l’eau des bassins et des douches d’une piscine du 14e arrondissement parisien. Un échangeur thermique permet de récupérer les calories des eaux usées pour les transmettre à l’équipement municipal. Explications.
Les piscines municipales, avec leurs bassins à 26 °C toute l’année, innovent et constituent un champ d’expérimentation intéressant pour des solutions de valorisation de chaleur perdue. Après la piscine de la Butte aux Cailles, dans le 13e arrondissement de Paris, dont l’eau est chauffée grâce à un data center, c’est au tour de la piscine Aspirant-Dunand (14e arrondissement) de se doter d’un équipement de récupération des calories. Mais cette fois, l’origine de la chaleur est plus surprenante : il s’agit des… égouts.
Pas question évidemment de mettre en contact l’eau des bassins et les eaux usées. En fait, les calories sont extraites des effluents par le biais d’échangeurs thermiques, situés dans les conduites à quelques centaines de mètres de l’équipement municipal. Car il faut savoir que les eaux des égouts (mélange d’eaux grises et noires) présentent, tout au long de l’année, une température comprise entre 13 et 20 °C « grâce à la chaleur des eaux évacuées par les sanitaires et les équipements domestiques ». Ces calories sont ensuite valorisées à l’aide de pompes à chaleur qui emmagasinent une énergie thermique restituée à l’eau de baignade. La mairie de Paris compare la solution à une technologie de géothermie basse température. Elle annonce étudier le potentiel de son réseau d’assainissement long de 2.400 km, afin d’utiliser cette source de chaleur encore inexploitée.
Deux futures piscines parisiennes feront l’objet d’adaptations techniques, celle de la rue Serpollet (20e arr.) et celle du centre sportif Elisabeth (14e). La première bénéficiera de 31 % d’énergie provenant soit d’une source de récupération, soit de production d’énergie solaire, tandis que, pour la seconde, ce pourcentage atteindra les 40 % grâce à l’utilisation combinée du solaire et du réseau de chaleur urbain. Tous ces développements techniques sont des réponses au plan « Nager à Paris » et au Plan Climat Energie qui prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en portant la part des renouvelables à 30 % d’ici à 2020, pour les bâtiments de la ville. La température de l’eau des piscines publiques a notamment été ramenée de 28 à 26 °C pour réaliser des économies.
La Piscine Aspirant-Dunand :
Bassin : 25 x 12,5 m
Profondeur : 0,80-2,30 m
Température : 26 °C
Traitement : chlore